Pour Michel Vergoz, un des facteurs marquants de cette campagne des sénatoriales est justement…« la non-campagne ». Un regret pour le soutien n°1 de la majorité présidentielle dans l’île qui aurait souhaité débattre avec ses adversaires « sur la défense de la cause réunionnaise au niveau national » en lieu et place des campagnes électorales 2.0. À commencer par la question des monopoles, « le véritable enjeu pour La Réunion », insiste Michel Vergoz. « Pour nous, le principal mal sur lequel il faut agir, c’est l’insuffisance de concurrence et la permanence des monopoles dans des secteurs clés comme celui des carburants. N’oublions pas les 7,5 millions euros que le Département et la Région mettent pour empêcher l’explosion du prix de la bouteille de gaz », tient-il à rappeler. Pour l’ex-sénateur (Michel Vergoz brigue un second mandat au Palais du Luxembourg après son premier mandat entre 2011 et 2017), il faut traiter « la cause du mal », à savoir « des situations de monopoles par certains comptoirs coloniaux à La Réunion ».
Autre thématique d’importance pour le maire de Sainte-Rose, celui du cumul du RSA et d’un emploi saisonnier. Un dispositif expérimenté par le conseil départemental « mais qui ne marche pas », assure Michel Vergoz. « Nous allons porter ce dossier sur fonds baptismaux au plus haut niveau », assure le candidat macroniste, qui abonde dans le sens de la Première ministre Elisabeth Borne. Lors de sa visite à Saint-Leu le 13 mai dernier, la cheffe du gouvernement avait confirmé la réforme prochaine du RSA, qui prévoit 15 à 20 heures d’activité demandées aux bénéficiaires du RSA.
Sur la question du statut institutionnel de La Réunion, Michel Vergoz prend le contrepied de ses adversaires sur le devenir de l’article 73-5 de la Constitution, le décrié amendement Virapoullé. Pour lui, la Gauche et la Droite péï « sont totalement hors-sujet ». « Quand la liste Fontaine dit qu’elle défend la place de La Réunion dans la France et l’Europe, je dis attention : cela n’est pas garanti à vie. Ceux qui vous parlent de l’article 73, que ce serait ‘la mère des batailles’, sont totalement hors-sujet. Ce n’est pas cet article mais le 72-4 qui est dangereux car il installe de façon pérenne une instabilité autour du statut de La Réunion », maintient-il.
Sénatoriales : i couve ti poule i sorte ti canard
Michel Vergoz en est certain : de toutes les listes engagées dans ces sénatoriales, celle qu’il mène est la seule « à poser l’enjeu ». D’où l’appel du pied lancé aux grands électeurs pour chiper la 4e place de sénateur. « C’est un secret de polichinelle : trois sénateurs sont déjà acquis aux grandes villes, vous connaissez le mode électoral où seuls les grands électeurs votent. Si les grandes villes sont assurées d’avoir leur sénateur avec leurs 250 grands électeurs, à quoi ça servirait d’avoir 300 votants pour la même liste ? », se demande-t-il.
« Si demain nous avons 11 parlementaires qui sont de la même couleur politique, qui se revendiquent n’appartenant pas à la majorité présidentielle, la question que l’on doit se poser : est-ce que cela sert les intérêts de La Réunion ? C’est un argument que je n’ai jamais développé mais c’est un argument en fin de campagne qui m’apparait important à évoquer car il y a fort à parier qu’il y ait des votes sur des listes soutenues par les grandes villes qui ne produisent aucune utilité pour La Réunion », conclut le pourfendeur des « parlementaires anti-tout ».