Avec 25.000 nouvelles demandes de RSA chaque année à La Réunion, l’enjeu est de taille. Le bassin de vie Saint-Leu/Trois-Bassins a d’ailleurs été choisi comme territoire pilote. Dans cette agence, ils sont une dizaine d’allocataires du RSA qui devront prochainement faire entre 15 à 20 heures d’activité par semaine dans des entreprises ou des associations.
Elisabeth Borne y a rencontré quatre bénéficiaires du RSA qui se sont engagés dans le parcours RSA R+. Ces quatres Réunionnaises ont pu raconter leur parcours à la Première ministre. Doriska, 40 ans et maman de quatre enfants, a interpellé Elisabeth Borne sur les difficultés liées à la mobilité. “Je ne peux pas faire de l’aide à domicile en raison des transports en commun. Donc on compte sur vous, mais on sait aussi que vous comptez sur nous”, a-t-elle fait décocher un sourire à la locataire de Matignon.
“C’est un système de droits et de devoirs”
Les freins à l’emploi liés aux particularités de l’île ont été abordés, mais pas de détails sur l’application de cette future réforme face au tissu économique de La Réunion alors que le chômage touche toujours 17% des actifs, et que 37% de la population vit sous le seuil de pauvreté, chiffres rappelés par le représentant de la CAF lors du tour de table.
Elisabeth Borne confirme à la presse que le RSA pourrait bien être supprimé à l’avenir à ceux qui ne rempliraient pas leur contrepartie. En cas de non-respect des engagements pris avec Pôle Emploi, et bientôt France Travail, le versement du RSA sera remis en question. “C’est un système de droits et de devoirs, d’engagements réciproques”, souligne la cheffe du gouvernement.
“On propose un accompagnement avec des immersions en entreprise, des formations. Je vous confirme que dans le projet de loi, il y aura la possibilité de suspendre, sur une durée qui peut être courte, pour démarrer. Mais il y aura aussi un dispositif de sanctions dès lors qu’on a accompli, de notre côté, notre part de responsabilité”, a poursuivi Elisabeth Borne avant de filer au RSMA à Saint-Pierre.