David D., 50 ans, est sorti de détention au mois de janvier dernier. Samedi dernier, alors qu’il part « acheter du pain à sa mère », il préfère rester dans le chemin à boire. Vers 14h, il décide de rendre visite à ses enfants chez son ex-compagne.
Si l’intention est louable, ce n’est pas son jour de visite. Il se présente au domicile de son ex et tambourine au portail. Elle comprend immédiatement ce qu’il se passe et refuse qu’il rentre. Il la menace de la frapper, escalade le portail et pénètre dans la maison. « Quand papa est saoul, il dit n’importe quoi. J’ai l’habitude de voir papa saoul » dira son fils de 10 ans.
La victime s’enferme dans sa chambre avec ses enfants et appelle la police. Interpellé par les forces de l’ordre, il est placé en garde à vue. Il n’oppose aucune résistance et reconnaît immédiatement les faits. Son ex-compagne est apeurée à l’arrivée des forces de l’ordre et refuse de déposer plainte. Le test indiquera que son taux d’alcool est de 2,26 g/l. Il devait répondre de violation de domicile, menaces réitérées et déplacement sans justificatif. Déjà condamné à 6 reprises pour violences sur sa compagne, il a un sursis de 4 mois au-dessus de la tête.
Il n’a toujours pas compris qu’il y a des limites à ne pas franchir
« Il comparait une nouvelle fois pour des violences sur la même personne. Jusqu’ici, il a eu des peines relativement clémentes, malgré cela, il n’a toujours pas compris qu’il y a des limites à ne pas franchir. Je demande 12 mois dont 6 mois de sursis probatoire, la révocation des 4 mois du sursis précédent, un mandat de dépôt, des obligations de soins, de travail, et l’interdiction de contact avec la victime et de paraître à son domicile » requiert la procureure.
« Ce n’est malheureusement pas la première fois que nous avons ce type de dossier. Tout se passait bien et il a replongé. L’alcool est une maladie et il faut du temps pour la guérir. Avec le confinement, il est seul et il n’a pas pu aller à son rendez-vous de soin du 1er avril. Il faut l’aider, quand il ne boit pas tout va bien » enchaîne la défense.
David D. est déclaré coupable et condamné à 8 mois de prison, dont 6 mois probatoires. Les 4 mois de sursis sont révoqués et il devra suivre des obligations de soins, de travail. Interdiction lui est faite d’entrer en contact avec son ex-compagne et de paraître à son domicile. Le tribunal décerne un mandat de dépôt.