Drame à La Possession : Le suspect mis en examen et écroué

Un drame d’une ampleur exceptionnelle s’est déroulé ce samedi 28 octobre à La Possession. Aux alentours de 6 heures du matin, un homme de 38 ans a tué de cinq coups de couteau sa propre mère âgée de 69 ans . Il a ensuite mortellement poignardé sa petite cousine de cinq ans qui venait d’être déposée chez sa grand-tante qui avait l’habitude de la garder.

Dérangé par un voisin lui-même alerté par des cris, l’assassin présumé s’est enfui à bord de son véhicule, une Twingo blanche, et s’est alors lancé dans un périple meurtrier fonçant d’abord sur un joggeur sur le chemin Bœuf Mort puis, sur un scootériste qu’il a renversé. Poursuivant sa course folle dans le centre-ville de La Possession, le trentenaire a ensuite foncé dans un véhicule garé sur le parking du supermarché Leclerc, blessant un client qui rangeait ses courses. Un motard se trouvant sur place a également été percuté par le fuyard.

Poursuivant son carnage, l’homme s’est alors réfugié à l’intérieur de l’agence du Crédit Agricole située rue Sarda Garriga. Seul un agent d’entretien se trouvait dans les locaux avant l’ouverture de la banque.  Attaqué à l’arme blanche, le malheureux a succombé à ses blessures.

Vers 9h, le GIGN, le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale a donné l’assaut à l’intérieur de l’établissement bancaire et est parvenu à maitriser le forcené. Ce dernier a blessé un militaire d’un coup de lame lors de son interpellation. Placé en garde à vue, le suspect qui a tué trois personnes et blessés huit autres dans son entreprise mortelle aurait évoqué un coup de colère suivi d’une intention de tuer toutes les personnes qui se trouvaient sur son passage.

Ce lundi, Abraham B. a quitté sa cellule de La Redoute où la section de recherches de la gendarmerie chargée de l’enquête a procédé à ses auditions tout au long du week-end, s’assurant que son état de santé était compatible. Il a été placé sous main de justice et conduit au palais de justice de Champ-Fleuri pour être présenté au parquet puis à un juge d’instruction à l’issue de l’ouverture d’une information judiciaire pour, notamment, assassinat et tentative d’assassinat. La suite de cette terrible affaire devrait être confiée à un premier juge qui devrait concentrer ses investigations sur les assassinats présumés de la mère et de la petite cousine du mis en cause. Un second magistrat co-saisi devrait traiter les faits présumés qui concernent les victimes blessées, dont un gendarme, et la mort de l’agent d’entretien du Crédit Agricole.

Un débat devant le juge des libertés et de la détention s’est tenu dans l’après-midi afin que l’incarcération de l’intéressé soit débattue. Le huis-clos a été demandé par son avocate, Maître Judith Beaumont, notamment pour « respecter la dignité de son client ». La procureure de la République a rejeté cette demande car il était pour elle « d’intérêt public que le débat soit public. »

Le débat s’est alors poursuivi avec la présence de la presse. Abraham B. n’a pas souhaité s’exprimer tout comme il l’avait fait devant la juge d’instruction qui a procédé à sa mise en examen.

La représentante de la société a insisté sur les explications très détaillées données par Abraham B. lors de ses 11 heures d’audition. « Chaque coup a été décrit très précisément« , a indiqué le parquet avant de requérir le placement en détention provisoire.

Concernant l’état psychologique du suspect, une hospitalisation à l’EPSMR pour des troubles schizophréniques a été mentionnée au cours de l’audience. Un élément confirmé par l’intéressé lui-même précisant qu’il avait suivi un traitement de 18 à 23 ans.

Le trentenaire vêtu d’un short de sport gris et d’un tee-shirt à l’effigie de Bob Marley a semblé peu concerné par les propos tenus à son sujet. Cependant, à la toute fin de l’audience, il a tenu à préciser le nombre total exact de victimes qu’il a faites. Un décompte inférieur à celui établi par la justice. L’homme qui semble en total décalage avec la réalité n’a montré aucun signe apparent de regret ou de peine.

Abraham B. termine sa journée avec une mise en examen assortie d’un mandat de dépôt criminel d’un an à la maison d’arrêt de Domenjod.