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Assises : Avant de connaître Florinne Dorimont, Soamina avait la joie de vivre

Ce matin s’est ouvert le procès de Florinne Dorimont, accusée d’avoir laissé mourir Soamina, une jeune femme qui habitait chez elle depuis un an.

Ecrit par – le jeudi 02 mars 2017 à 17H39
Soamina T., la victime de Florinne Dorimont a été retrouvée au domicile de cette dernière en état de famine et pesant 39 kg. Elle décèdera quelques semaines après. [La défense a soulevé la question d’une anorexie mentale pour justifier la perte de poids drastique de la jeune fille.]urlblank:http://www.zinfos974.com/Florinne-Dorimont-la-Madame-Desbassayns-du-Sud-dans-le-box-des-accuses_a111620.html Mais les témoins qui sont passés à la barre cet après-midi évoquent un tout autre tableau.
 
La défense est revenue à la charge, proposant d’ajouter aux questions subsidiaires la notion de délaissement et de délaissement uniquement au vu des charges de « délaissement de personne incapable de se protéger suivi de mort » retenues contre sa cliente.
 
Le corps froid et recouvert de mouches
 
Tout d’abord, le témoignage d’un des pompiers intervenus ce 17 juin 2014 chemin Irfa à Saint-Pierre dresse le portrait d’une Florinne Dorimont plutôt froide « fumant cigarette sur cigarette sur son canapé », se préoccupant uniquement du fait que la victime puisse communiquer avec les secours. En face, Soamina T. est déjà dans un coma profond, en insuffisance respiratoire et « le corps froid recouvert de mouches », témoigne le pompier.
 
« Elle était tellement squelettique qu’on ne savait pas au début si c’était un homme ou une femme » conclut-il. Une image à l’opposé de la jeune fille « coquette et bien habillée » qu’a connue son entourage. Une des assistantes sociales du foyer pour jeunes travailleurs décrit le changement brutal qui s’est opéré chez la victime.
 
« C’était une personne qui avait la joie de vivre. Elle était un peu naïve et en quête d’affection. Tout d’un coup elle a pris ses distances, évoquant un carême pour se convertir à la religion malgache. Elle a totalement changé, se laissait aller. Elle a beaucoup maigri en quelques mois et s’habillait de manière négligée » explique l’assistante sociale.
 
« Une maîtresse, une dominatrice face à ses esclaves »
 
Avec des vêtements amples, les cheveux rasés, Soamina se présente une dernière fois au foyer pour rendre sa chambre d’étudiante, en compagnie de Florinne Dorimont. Sous emprise, la jeune femme ne parle pas et c’est sa « tatie » comme elle l’appelle qui s’exprime à sa place. « Florinne Dorimont agissait comme une maîtresse, une dominatrice face à ses esclaves » conclut l’assistante sociale.

Un comportement autoritaire que l’accusée a conservé, même dans le box des accusés, n’hésitant pas à prendre à parti les témoins. Elle encourt vingt ans de réclusion criminelle.

 

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