L’Etat a annoncé qu’il ne financerait plus, pour un même bénéficiaire, un bon de continuité territoriale que tous les 3 ans. Si le président de la Région Réunion, Didier Robert, dénonce une « attaque frontale » du gouvernement et prévoit d’assumer seul la poursuite de ce dispositif, le groupe de l’Alliance estime que l’équipe en place à la pyramide inversée est responsable de ce désengagement.
« Le gouvernement n’aurait plus les moyens de suivre le rythme effréné mis en oeuvre par notamment par la Région Réunion. Ce qui arrive aujourd’hui – et qui est de nature à pénaliser les Réunionnais qui s’étaient habitués aux largesses du dispositif géré par la Région- était parfaitement prévisible« , dénonce l’Alliance dans un communiqué.
En 2010, la Région Réunion décidait de cofinancer le dispositif de continuité territoriale, à parité avec l‘Etat. « Cette décision de la Région Réunion traduisait une volonté politique de s’impliquer sur un domaine de compétence qui relève en principe de la responsabilité de l’Etat. Cette décision de se substituer en partie à l’Etat étant à l’évidence motivée par des considérations politiciennes et démagogiques. Il faut savoir qu’en Corse, c’est l’Etat seul qui finance la continuité territoriale. Et dans les départements et régions d’outre mer, seules La Réunion et la Martinique ont décidé de s’impliquer financièrement, le dispositifs mis en œuvre en Guyane, en Guadeloupe et à Mayotte fonctionnant exclusivement avec la dotation de l’Etat. Une dotation extrêmement faible au regard de ce que devrait être une véritable continuité territoriale, comme elle existe pour la Corse : pour l’ensemble de l’outre mer, l’Etat consacre une dotation de 26 millions ; pour la Corse, la dotation ( qui prend aussi en charge, le coût du fret) est de l’ordre de 187 millions d’euros« , poursuit l’Alliance.
La part de la Région est passée de 8 millions en 2010, à parité avec l’Etat, à 20 millions en 2013 correspondant à plus de 96 000 bons. L’État aurait mobilisé pour La Réunion en 2013, 13 millions d’euros. « Il apparaît aujourd’hui que c’est le contribuable réunionnais qui est devenu le principal financeur du dispositif dit de continuité territoriale. Une situation qui est anormale et injuste« , affirme encore le groupe d’opposition.
« La décision de l’Etat, dictée par des considérations budgétaires, de limiter son engagement au paiement d’un voyage tous les 3 ans, va aggraver cette situation et ce déséquilibre. Et ce d’autant plus que le président du Conseil régional a annoncé qu’il entend une nouvelle fois, se substituer à l’Etat pour assurer le maintien du dispositif à son rythme actuel« , regrette l’Alliance.
En réponse au désengagement de l’Etat, Didier Robert a annoncé sa volonté de se retirer du financement d’autres secteurs de compétences comme l’université, le logement où l’éducation. « On ne peut accepter que des priorités essentielles pour le développement de La Réunion comme l’université ou l’éducation soient sacrifiés sur l’autel de la continuité territoriale. Les Réunionnais ne doivent pas être pris en otage par la polémique entre l’Etat et la Région Réunion« , dénoncent les membres de l’Alliance.