Près de 100 victimes se sont portées parties civiles et une vingtaine d’entre-elles ont fait le déplacement ce jeudi au tribunal correctionnel de St-Pierre pour réclamer justice. À leur grand regret, le banc des accusés est resté vide. Elles n’auront pas aujourd’hui davantage d’explications. Abdoul D. est pourtant accusé d’avoir abusé de leur confiance. L’homme a empoché l’argent des transferts de carte grise, proposant de payer plusieurs fois sans frais, mais sans jamais procéder aux formalités. Les demandes n’auraient pas été envoyées au système d’immatriculation des véhicules (SIV), Abdoul D. ayant perdu son agrément, rapportent des victimes. Sa société est depuis déclarée en liquidation judiciaire. Les premières plaintes ont été déposées en 2016.
« Monsieur D. se moque du monde », a lancé le vice-procureur Benoit Bernard. Sa convocation a été envoyée depuis fin décembre et il vient une semaine avant l’audience voir son avocat. « Une démarche dilatoire », a tancé le parquet d’autant que son conseil, Me Bruno Raffi, a demandé le renvoi en raison du mouvement de grève des avocats mais aussi parce que son client a tardé à faire appel à ses services.
Dans un contexte marqué par la mobilisation des robes noires contre la réforme des retraites, le tribunal a finalement décidé de renvoyer l’ensemble des affaires après une suspension d’audience. Pour être reconnues de la justice, les victimes devront revenir le 2 juillet prochain.