La fresque « Zoli Kèr » a été peinte en 200 heures sur la façade d’un bâtiment du lycée de Vincendo à Saint-Joseph. Elle représente Zolikèr, assis sur un roulèr, entouré de cardinaux et devant lui des livres. C’est là que se trouve le cœur de la polémique. Le livre de l’histoire de France a son titre rayé et remplacé par « Zistwar La Rényon ».
C’est ce choix artistique qui est critiqué par une partie de l’équipe pédagogique. La direction de l’établissement ne s’est pas opposée au choix artistique, mais déplore un non-respect de la commande par le peintre. Le comité d’experts nationaux des valeurs de la République a cependant été saisi par une partie du corps professoral qui s’interroge sur la conformité de l’œuvre. C’est cette instance qui décidera des mesures qui seront prises ou non sur le sujet.
L’artiste, lui, indique ne pas avoir voulu appeler à l’effacement de l’Histoire de France au profit de celle de La Réunion. Mais il refuse de modifier son œuvre au nom de la liberté d’expression.
Les politiciens se mobilisent
Le parti Pour La Réunion d’Huguette Bello s’est fendu d’un communiqué pour apporter son soutien à l’artiste et qui évoque une « volonté de censure » jugée « inacceptable« . Pour le PLR, « dans ce cas, il faudrait interdire sur les ondes des radios et télévisions publiques, et dans les bibliothèques publiques, toutes les œuvres qui sont jugées par un groupuscule comme étant non compatibles avec les valeurs de la République : plus de chansons de Ziskakan et de Danyèl Waro sur les médias publics ! Plus de poèmes d’Axel Gauvin et de Carpanin Marimoutou de Dédé Lansor dans les médiathèques de la République ! Plus de Ferrat ! »
Ericka Bareigts défend aussi l’artiste : « Je soutiens pleinement Méo, un artiste engagé et fervent défenseur du patrimoine réunionnais qui passe, avec ces graffs, un message fort de notre réalité. » Si l’œuvre était retirée à Saint-Joseph, l’édile invite Méo à peindre à Saint-Denis : « Zoliker, si ton zistwar lé bani par la ba, ou gyin ni terla« .
De son côté, le député Frédéric Maillot a décidé d’interpeller les ministres de l’Education et de la Culture. « Celui qui oublie ses racines n’atteint jamais sa destination », a-t-il indiqué dans ses courriers.
Seul le parti Reconquête a indiqué son opposition, mais a plutôt choisi d’attaquer la position des élus de Gauche qu’ils accusent de soutenir « la propagande sécessionniste de l’artiste« .