Malgré les inquiétudes formulées par plusieurs pays européens dont la France, mais aussi par les États-Unis, au sujet des tensions et violences liées à la campagne pour l’élection présidentielle à Madagascar, et en dépit de l’appel au boycott formulé par dix candidats sur treize, le premier tour du scrutin devrait bien avoir lieu demain, jeudi 16 novembre.
Reporters Sans Frontières a « dénoncé les violences envers les journalistes à l’approche de l’élection présidentielle » en évoquant les attaques subies par une dizaine de journalistes couvrant la campagne. L’ONG « demande aux autorités de tout mettre en œuvre pour que les journalistes puissent faire leur travail sans entraves et en toute sécurité ».
Depuis plusieurs semaines, les scènes de violences se multiplient entre forces de l’ordre et manifestants dans les rues de la capitale Antananarivo, l’un des candidats ayant même dû aller se faire soigner dans un hôpital de l’île Maurice après avoir été touché à l’œil par un éclat de grenade lacrymogène.
Logiciel espion
La Commission électorale malgache, la Ceni, est critiquée de toutes parts, accusée d’être inféodée au candidat-président « TGV » qui semble foncer vers une réélection dont on attend de voir comment elle sera accueillie par la population, et si elle sera reconnue par la communauté internationale. Andry Rajoelina est sous les feux des projecteurs depuis les révélations sur son obtention de la nationalité française, incompatible selon la Constitution malgache avec la fonction de président de la République.
Selon l’Observatoire Safidy, une organisation malgache indépendante du pouvoir, « L’utilisation de matériels et ressources publiques pour faire élire le candidat n°3 (Andry Rajoelina, Ndlr) a été flagrante dans 4,9% communes observées. La participation des agents publics dans le cadre de campagne électorale a été remarquée dans 25% des communes notamment les personnels de l’éducation observée dans 15,8% des communes, et des Chefs Fokontany et Adjoints dans 9,5% des communes. »
Pour rappel, l’ancien maire d’Antananarivo a aussi eu droit aux grands titres de la presse internationale pour avoir acheté un logiciel espion dont l’utilisation porte forcément à interrogations. L’Observatoire Safidy se déclare « préoccupé sur la potentielle utilisation de ce logiciel à des fins politiques surtout en période électorale. »
Depuis minuit aujourd’hui, le silence électoral est en vigueur à Madagascar.
Partout les corrompus, a un moment un soulèvement sans précédent viendra !!
« Madagascar un pays à fort potentiel mais qui le restera »