Le record le plus remarquable concerne la zone de Gillot à Sainte-Marie. La station sur place, construite en 1953, a enregistré plusieurs records historiques ce mercredi soir.
“En près de 70 ans, on n’avait jamais observé des intensités pluvieuses aussi fortes sur des périodes comprises entre 1 heure et 6 heures”, constate Philippe Caroff, responsable des prévisions cycloniques à Météo France Réunion.
En une heure, une pointe de 102 millimètres de pluie a été relevée. L’ancien record datait du 29 janvier 2011, où sur une même durée, 95 millimètres de pluie étaient tombés.
Second record : en trois heures, la station a observé 242 millimètres de pluie dans la nuit, l’ancien record de 174 millimètres, atteint le 29 janvier 2011 a lui aussi été battu.
Un troisième record, encore plus spectaculaire, a été battu à Gillot la nuit dernière. En 6 heures, 326 millimètres de pluie ont été relevés, soit 326 litres d’eau au mètre carré. L’ancien record, de 237 millimètres tombés en 6 heures, datait du 18 mars 1958 et correspond au passage d’un cyclone (qui ne portait pas encore de nom à l’époque).
Piton Sainte-Rose
Sur la station de Piton Sainte-Rose de 1993, il est tombé 93 millimètres de pluie en une heure. L’ancien record était de 85 millimètres, enregistré en 2019. Sur une durée de trois heures, il est tombé 219 mm de pluie. L’ancien record, de 152 millimètres tombés sur une même durée, datait de janvier 2011.
Colosse Saint-André
Au Colosse à Saint-André, une station plus récente, dont les données remontent jusqu’à 2001, a elle aussi relevé des records de pluviométrie avec 99 mm tombés en une heure. L’ancien record datait de mars 2008 avec 91 millimètres sur la même durée.
Sur trois heures, Météo-France relève 203 millimètres tombés la nuit dernière. L’ancien record de 151 millimètres tombés en trois heures le 24 avril 2018, pendant le passage du cyclone Fakir, a ainsi été largement battu lui aussi.
Malheureusement, toute cette eau tombée du ciel, “c’est un peu du gâchis”, explique le responsable des prévisions cycloniques à Météo-France Réunion.
Ces pluies, aussi denses soient-elles, n’auront pas d’impact bénéfique considérable sur les nappes phréatiques : “Comme il pleut depuis quelque temps, les sols sont encore en partie saturés. Les pluies sont tellement marquées que l’eau n’a malheureusement pas le temps d’être absorbée par le sol. C’est trop d’un coup, l’eau ruisselle, ravine et 90% part à la mer”, conclut-il.