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Agression sexuelle d’une enfant de 7 ans: « C’est pas moi, c’est un esprit »

Arrivé libre au tribunal du Nord et malgré ses dénégations, un Saint-Andréen a été condamné à sept ans de prison pour avoir imposé une fellation à la fille de sa compagne et avoir mis son sexe sur ses fesses. L'enquête bâclée au moment des faits avait finalement été correctionnalisée.

Ecrit par IS – le mardi 06 septembre 2022 à 04H58

« Sur place, c’était criant de vérité. Tout le monde a constaté le changement d’attitude de la petite fille. Et les témoins rapportent avoir entendu les mêmes révélations », résume la représentante de la société lors du procès de Loïc T., 30 ans.

Le Saint-Andréen est inconnu des services de police ainsi que de la justice. A la barre du tribunal correctionnel vendredi dernier, il explique calmement n’avoir rien fait à celle dont il est le ti père depuis deux ans à l’époque des faits, en 2017. Lors d’une soirée chez des voisins, il reconnait avoir consommé sept verres de Bourbognac, de la bière et du vin. Mais lorsque le moment est venu d’aller baigner les enfants, il s’en est chargé. Mais selon lui, « quelque chose n’allait pas » et il a prévenu la mère. 

Une enquête bâclée pour cause de réveillon

C’est à ce moment-là que la fillette de 7 ans a raconté que son beau-père lui avait fourré son « truc » dans la bouche. Puis, il lui avait mis son sexe sur les fesses. La soirée conviviale s’était achevée dans le drame. Loïc a toujours nié les faits, expliquant à son tour que lorsqu’il était arrivé dans la salle de bains, la lumière était éteinte et l’enfant se trouvait au sol. Elle aurait alors prononcé le nom de son père « tonton Mickey », par ailleurs décédé. Loïc explique l’avoir très mal vécu car « parler d’un défunt, cela porte malheur dans sa culture ». Il serait alors entré dans une sorte de transe mais l’incident se serait arrêté là.

De l’avis même du parquet qui a présenté ses excuses à la mère de la victime présente dans la salle d’audience, l’enquête de flagrance qui a suivi les faits a été particulièrement mal faite. Tout comme le début de l’instruction du dossier effectuée par un juge décrié et rapidement remplacé. Sauf qu’en attendant, les mois ont passé sans que justement, rien ne se passe.

 » La fameuse soirée date du 31 décembre 2017. Les policiers qui sont intervenus ont préféré profiter du réveillon et limiter leurs constatations au minimum. Mon client a été placé en garde à vue en septembre 2018. Les recherches ADN réalisées sur la robe de la victime sont intervenues en février 2019. Monsieur a été mis en examen en mai 2019 et l’information judiciaire s’est terminée en décembre 2021 » a détaillé l’avocat du prévenu, Me Fabian Gorce.

L’enfance et l’innocence de la fillette sont mortes

Pour le conseil, la fillette n’aurait évoqué les faits de fellation que trois jours après la soirée. « Elle a menti et raconté ce que sa mère lui a dit de dire » ajoute la robe noire, remettant en question l’expertise psychologique qui avait conclu « qu’elle n’avait à son âge pas pu inventer une scène pareille ». Quant aux témoignages recueillis 16 mois après ce fameux réveillon de la Saint-Sylvestre « ils sont peu probants » pour Me Gorce qui a plaidé la relaxe.

Mais que penser alors du fait que la fillette avait vomi dans le lavabo ? Et de l’ADN de Loïc retrouvé sur la robe qu’elle portait? Et enfin, d’une marque suspecte constatée par un spécialiste au niveau des parties intimes de l’enfant?

« Il essaye toutes les stratégies pour s’en sortir. La transe, le complot familial monté contre lui alors que pour madame, c’est un départ précipité en métropole, une interruption de grossesse de l’enfant qu’ils attendaient, et un traumatisme toujours présent chez une petite fille qui était facile et souriante alors qu’aujourd’hui, son enfance et son innocence sont mortes », rappelle Me Sarah Davério pour les intérêts de la partie civile.

Il s’essuie avec les vêtements du panier à linge

La théorie du complot n’a pas convaincu le tribunal. Ni les explications du trentenaire soutenant qu’après chaque rapport sexuel avec la mère de l’enfant, il s’essuyait sur les vêtements qui se trouvaient dans le panier à linge.

Loïc a été condamné à 7 ans de prison conformément aux réquisitions de la procureure, Domitille Descampiaux.

Arrivé libre au palais de justice de Champ Fleuri, il a quitté la salle d’audience les menottes aux poignets, direction Domenjod. Son nom est désormais inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. Un suivi socio-judiciaire de cinq ans est ordonné à sa sortie de détention. Il devra très largement indemniser la petite victime et sa mère.

 

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