La rumeur dit que Jéremy Sheikmeera avait déjà été écarté de son poste de directeur de cabinet à la mairie de Saint-Benoit pour ne pas avoir été à la hauteur des exigences du poste et pour n’avoir pas su répondre aux différentes missions demandées, que ce soit en lien avec les élus, l’administration ou avec une partie de la population. On lui reprochait notamment de ne pas être assez fédérateur et d’avoir même contribué à alimenter certaines divisions au sein du groupe majoritaire. En 2023, Patrice Selly avait ressenti le besoin d’un changement pour maintenir une certaine cohésion au sein de la majorité municipale et éviter une guerre des clans. Il avait écarté Jéremy Sheikmeera de la mairie tout en lui proposant de devenir son directeur de cabinet à la CIREST, en guise de seconde chance.
Patrice Selly est convaincu que la micro-région Est est à un tournant majeur de son histoire et qu’il est essentiel de travailler plus étroitement avec tous les acteurs économiques et institutionnels de la région. Au vu de la posture des élus de Joe Bédier au sein du conseil communautaire, Jérémy Sheikmeera avait pour mission d’assurer la solidarité des élus des quatre autres communes de la CIREST (Ste-Rose, la Plaine des Palmistes, Salazie et Bras-Panon). Aujourd’hui, il apparait à Patrice Selly que l’absence de vision politique de son directeur de cabinet ne lui a pas permis d’atteindre cet objectif. Les projets pourraient sortir de terre plus rapidement, mais le manque d’impulsion du dircab à l’égard de l’administration a été un frein. Pendant la crise de la SEM Estival, le président s’est même trouvé esseulé et a trouvé son dircab trop fébrile pendant la tempête.
Un changement va donc s’opérer à la direction du cabinet de la CIREST pour répondre aux attentes de Patrice Selly. Le successeur de Jéremy Sheikmeera est un ancien proche de Jean-Claude Fruteau et de Didier Robert.
Patrice Selly a conscience d’avoir été fragilisé politiquement en 2022 et 2023, période marquée par le fait que Jean-Hugues Ratenon soit arrivé en tête à St-Benoît au second tour des Législatives. Ce revers électoral additionné à la gestion de la crise de la SEM Estival ont mis en exergue des guerres d’égo au sein de la garde rapprochée du maire bénédictin.
Patrice Selly considère que le manque de loyauté d’une partie de son entourage proche l’a affaibli politiquement. Des changements imminents sont donc attendus en ce qui concerne notamment la place qu’il souhaite accorder à ses élus. Le maire se fixe comme priorité la sécurité, la propreté et l’attractivité de la Ville. Il estime que le redressement des comptes de la commune est acquis, mais que l’image de Saint-Benoît est encore trop ternie. Il souhaite donner plus de marge de manœuvre à Merry Laballe, sa nouvelle directrice de cabinet à la mairie de St-Benoît et à ses élus en récompensant ceux qui privilégient l’esprit d’équipe.
Des réorganisations sont aussi attendues au niveau du parti politique Le Banian avec pour objectif la remobilisation des militants et la construction du projet politique pour les échéances électorales à venir. Cette recomposition de son état-major autour de lui est la preuve, pour ceux qui en douteraient, que Patrice Selly a bien l’intention d’être candidat lors des municipales de 2026.
