La Rochelle a été le théâtre d’une commémoration particulièrement symbolique de l’abolition de l’esclavage ce vendredi, marquée par la présence du Premier ministre Gabriel Attal. Pour la première fois, cette cérémonie annuelle se tenait en métropole hors de Paris, soulignant l’importance historique de cette ville portuaire dans le commerce des esclaves.
Au cours de l’événement, le Premier ministre a annoncé la planification d’une grande exposition nationale en 2026, à l’occasion du 25e anniversaire de la loi reconnaissant l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Il a également évoqué la création d’un label « Mémoire de l’esclavage » destiné à identifier et valoriser les sites patrimoniaux liés à cette période.
Le point d’orgue de la cérémonie a été l’inauguration de la statue « Clarisse » par l’artiste haïtien Filipo. Cette œuvre représente une nourrice noire affranchie à La Rochelle en 1794 et symbolise la résilience et la dignité des personnes asservies. Placée près de l’ancien port négrier, elle sert de rappel poignant de l’histoire locale et de l’impact de l’esclavage.
Gabriel Attal, dans son discours, a souligné l’importance de reconnaître et de comprendre cette histoire pour mieux la dépasser : « Avec l’esclavage, ce sont les frontières de l’humanité qui sont atteintes, dépassées. Trop longtemps, un voile a été jeté sur ce passé. Le reconnaître, ce n’est pas s’affaiblir, au contraire, c’est grandir« . Il a rendu hommage à l’esprit de résistance des esclaves, en particulier les marrons, qui ont brisé leurs chaînes en quête de liberté.
Le président de la Fondation pour la Mémoire de l’esclavage, Jean-Marc Ayrault, a également pris la parole pour souligner la nécessité de réparation envers le peuple haïtien, rappelant la lourde dette imposée par la France à Haïti en 1825. Il a exprimé l’espoir que le bicentenaire du versement par Haïti à la France de cette indemnité soit l’occasion d’un geste significatif de la France envers Haïti.
Cette cérémonie à La Rochelle, non seulement honore la mémoire de ceux qui ont souffert de l’esclavage mais elle engage également le pays dans une réflexion plus profonde et une reconnaissance plus large de ses implications historiques et contemporaines selon Gabriel Attal, qui souhaite que parce que « nous regardons l’Histoire en face, parce que nous voulons faire savoir, nous continuerons à mener la bataille de l’éducation« .