Lorsque la misère pousse au pire, l’homme n’est même plus un loup pour l’homme. Un monstre, ça oui…
Un trafic de ventes d’adolescentes vient d’être décapité grâce au flair d’un commandant de gendarmerie d’Antsirabé.
L’affaire commence à Antananarivo lorsqu’une jeune adolescente, désireuse de travailler et vivre mieux, répond à l’offre d’un homme lui proposant un travail bien rémunéré. Elle espère continuer de vivre dans sa ville natale mais l’homme lui propose, d’abord, de faire ses preuves à Antsirabé, loin au Sud des Hauts-Plateaux.
La jeunette accepte sans savoir à quoi elle s’expose.
Des annonces, souvent par bouche à oreille, fleurissent alors à travers le pays Betsiléo : la jeune fille est proposée à qui veut pour un peu plus de 500 euros !
Mais les salauds jouent de malchance (bien fait po zot guèle !) : le bruit arrive aux oreilles d’un commandant de la gendarmerie malgache à Antsirabé et ce dernier met vite sur pied un piège pour choper la bande de malfaiteurs et, surtout, son chef.
Laissant croire, sous pseudonyme, qu’il est très intéressé, ce vaillant pandore se fait organiser un rendez-vous avec le chef de bande, laissant même croire qu’il serait prêt à payer plus car il y a de la concurrence chez les fumiers d’acheteurs.
Aussitôt dit… Le jour du rendez-vous, du côté de l’ex-Hôtel des Thermes, habillé comme vous et moi (en plus pauvre : on est à Mada…), le commandant se retrouve en présence du chef des esclavagistes et de deux de ses hommes, armés car on n’est jamais trop prudent.
L’affaire est conclue pour que tout ait l’air net ; et les hommes du commandant, planqués dans les fourrés, bondissent, armes en batterie.
Toute la petite bande est coxée en bon ordre, direction les cellules. Le chef de la bande, courageux en diable, ne fait aucune difficulté pour admettre son méfait, précisant même qu’il n’en est pas à son coup d’essai ; et va jusqu’à donner les noms de tous ses complices.
La jeune victime jura bien, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus, et a retrouvé les siens à Tana.
La misère galopante fait, hélas, que la prostitution et la vente de jeunes, garçons et filles, sont de plus en plus courantes dans la Grande-Île. Ces saloperies se négocient de 500 à 1.000 euros.
P.S. Merci à l’ami Billy Diaz qui nous a mis sur la piste de cette affaire… que nous aurions souhaité ne pas raconter tant elle fait douter de l’être humain.