
La méthode de la médiation professionnelle a ceci d’original qu’elle croit en la capacité des personnes à résoudre elles-mêmes leur conflit
Régler des conflits sans le sang et les larmes. C’est déjà le rôle de la Justice. Le rôle crucial joué par l’institution judiciaire n’empêche pas des démarches parallèles de s’inscrire dans cette volonté de pacification des rapports humains.
L’Ecole Professionnelle de la Médiation et de la Négociation (EPMN) située à Bordeaux en fait partie. Elle propose une formation dédiée à la "médiation professionnelle". Un Réunionnais s’est inscrit à cette formation. Il a été le premier à rendre son mémoire et premier à être diplômé de la promotion 2020-2021 "Albert Jacquard".
Cette formation, Camille Bonne l’a suivie durant une année, en distanciel - covid oblige - et celle-ci s’est achevée par la soutenance d’un mémoire apprécié par un jury. Comme 151 autres camarades de toute la France, le voilà titulaire depuis la mi-octobre d’un certificat d’aptitude à la profession de médiateur. Un préalable qui l’autorise à intervenir pour résoudre les conflits dans tous les domaines, qu’ils soient d’ordre familial, industriel, économique, ou de voisinage.
Notre médiateur professionnel péi doit avant tout accomplir un immense travail de maîtrise de ses émotions avant d'étudier chaque cas qui se présente à lui. Aussi, à aucun moment il ne doit prendre partie et doit laisser de côté l’empathie qui l’amènerait à privilégier une issue plutôt avantageuse pour l’un au désavantage de l’autre. L’originalité de cette méthode enseignée à l’EPMN est d’amener les personnes en conflit vers une résolution de leur problème… par eux-mêmes.
Pacifier les échanges pour laisser place à la créativité menant à la résolution du conflit
Concrètement, après avoir accepté les termes d’une médiation, les deux parties opposées sont reçues à tour de rôle par le médiateur. Ce dernier écoute les griefs exposés par chacun des protagonistes. De ces reproches qui sont très souvent porteurs de haine et de mots déplacés vis-à-vis de la partie adverse, le médiateur tente de focaliser l’attention des adversaires sur le fond du problème. Il s’astreint à n’interpeller son interlocuteur que sur le registre du langage attributif. Autrement dit, il reformule les phrases de son interlocuteur pour confirmer la vision de celui-ci.
Petit à petit, au fil de l’échange, le rôle du médiateur est d’amener son interlocuteur vers des points d’accord possibles avec son vis-à-vis. Dans tous les cas, il ne porte aucun jugement moral, financier, religieux ou culturel sur les personnes qui demandent son intervention. Le médiateur ne doit aussi à aucun moment trahir la confidentialité des problèmes exposés par les personnes qui font appel à lui.
La seconde phase consiste à organiser une réunion avec les deux personnes en conflit. Durant cette procédure, les deux parties s’entendent sur l’issue à donner au contentieux. "Une issue qui peut aussi être celle de conclure à la confirmation d’une rupture", soutient toutefois Camille Bonne. Seule l’obligation de résultat compte en effet, et en trois jours maximum. L’important étant finalement de rétablir les ponts entre des personnes fâchées et de se dire ses quatre vérités pour éviter toute bascule dans la violence. Le médiateur, en véritable stratège de la pensée, amène chaque partie à se concentrer seulement sur le fond du problème qui les fait se disputer.
Une fois tous les quolibets et autres menaces qui polluent les échanges mis au placard, l’essentiel du travail de médiateur revient à guider les protagonistes vers l'issue qu'ils auront eux-mêmes élaborée. "Combien de fois les personnes finissent par m’avouer que : 'eh bien oui, finalement, c’est une toute petite chose qui a envenimé nos relations'", raconte le médiateur.
Évidemment, cette séquence de médiation peut, à son issue, être matérialisée par la rédaction d’un accord devant un avocat par exemple.
L'ouverture d'une antenne envisagée à l'horizon 2023
"La médiation professionnelle est une pratique nouvelle dans la mesure où elle n’est pas fondée sur le paradigme du contrat social cher à Rousseau qui fait des rappels à la morale, aux droits et aux normes", éclaire-t-il. C’est ainsi qu’elle se différencie des autres approches de médiation existantes qui s’appuient toujours sur le cadre de la justice pour sortir d’un conflit.
En évitant à la fois l’enlisement d’un conflit devant les tribunaux et que la décision soit prise par un tiers (un juge, ndlr) et produise finalement un gagnant et un perdant, cette méthode se caractérise par le fait de croire en la capacité de l’être humain à sortir d’un conflit par sa créativité et son imagination.
Le médiateur ne propose ainsi pas de solution mais s’efforce de rester dans un rôle de facilitateur afin de rétablir le dialogue entre deux camps.
Le premier médiateur professionnel réunionnais a déjà du travail devant lui. Il doit notamment apporter sa nouvelle expertise aux agents des ressources humaines du CHU. Il est le premier médiateur professionnel formé par l’EMPN à La Réunion alors qu'un camarade de promotion le devient quant à lui à Mayotte. A l'horizon 2023, Camille Bonne devrait être en mesure d'essaimer cette approche inédite en devenant le représentant de l'EPMN à La Réunion.
L’Ecole Professionnelle de la Médiation et de la Négociation (EPMN) située à Bordeaux en fait partie. Elle propose une formation dédiée à la "médiation professionnelle". Un Réunionnais s’est inscrit à cette formation. Il a été le premier à rendre son mémoire et premier à être diplômé de la promotion 2020-2021 "Albert Jacquard".
Cette formation, Camille Bonne l’a suivie durant une année, en distanciel - covid oblige - et celle-ci s’est achevée par la soutenance d’un mémoire apprécié par un jury. Comme 151 autres camarades de toute la France, le voilà titulaire depuis la mi-octobre d’un certificat d’aptitude à la profession de médiateur. Un préalable qui l’autorise à intervenir pour résoudre les conflits dans tous les domaines, qu’ils soient d’ordre familial, industriel, économique, ou de voisinage.
Notre médiateur professionnel péi doit avant tout accomplir un immense travail de maîtrise de ses émotions avant d'étudier chaque cas qui se présente à lui. Aussi, à aucun moment il ne doit prendre partie et doit laisser de côté l’empathie qui l’amènerait à privilégier une issue plutôt avantageuse pour l’un au désavantage de l’autre. L’originalité de cette méthode enseignée à l’EPMN est d’amener les personnes en conflit vers une résolution de leur problème… par eux-mêmes.
Pacifier les échanges pour laisser place à la créativité menant à la résolution du conflit
Concrètement, après avoir accepté les termes d’une médiation, les deux parties opposées sont reçues à tour de rôle par le médiateur. Ce dernier écoute les griefs exposés par chacun des protagonistes. De ces reproches qui sont très souvent porteurs de haine et de mots déplacés vis-à-vis de la partie adverse, le médiateur tente de focaliser l’attention des adversaires sur le fond du problème. Il s’astreint à n’interpeller son interlocuteur que sur le registre du langage attributif. Autrement dit, il reformule les phrases de son interlocuteur pour confirmer la vision de celui-ci.
Petit à petit, au fil de l’échange, le rôle du médiateur est d’amener son interlocuteur vers des points d’accord possibles avec son vis-à-vis. Dans tous les cas, il ne porte aucun jugement moral, financier, religieux ou culturel sur les personnes qui demandent son intervention. Le médiateur ne doit aussi à aucun moment trahir la confidentialité des problèmes exposés par les personnes qui font appel à lui.
La seconde phase consiste à organiser une réunion avec les deux personnes en conflit. Durant cette procédure, les deux parties s’entendent sur l’issue à donner au contentieux. "Une issue qui peut aussi être celle de conclure à la confirmation d’une rupture", soutient toutefois Camille Bonne. Seule l’obligation de résultat compte en effet, et en trois jours maximum. L’important étant finalement de rétablir les ponts entre des personnes fâchées et de se dire ses quatre vérités pour éviter toute bascule dans la violence. Le médiateur, en véritable stratège de la pensée, amène chaque partie à se concentrer seulement sur le fond du problème qui les fait se disputer.
Une fois tous les quolibets et autres menaces qui polluent les échanges mis au placard, l’essentiel du travail de médiateur revient à guider les protagonistes vers l'issue qu'ils auront eux-mêmes élaborée. "Combien de fois les personnes finissent par m’avouer que : 'eh bien oui, finalement, c’est une toute petite chose qui a envenimé nos relations'", raconte le médiateur.
Évidemment, cette séquence de médiation peut, à son issue, être matérialisée par la rédaction d’un accord devant un avocat par exemple.
L'ouverture d'une antenne envisagée à l'horizon 2023
"La médiation professionnelle est une pratique nouvelle dans la mesure où elle n’est pas fondée sur le paradigme du contrat social cher à Rousseau qui fait des rappels à la morale, aux droits et aux normes", éclaire-t-il. C’est ainsi qu’elle se différencie des autres approches de médiation existantes qui s’appuient toujours sur le cadre de la justice pour sortir d’un conflit.
En évitant à la fois l’enlisement d’un conflit devant les tribunaux et que la décision soit prise par un tiers (un juge, ndlr) et produise finalement un gagnant et un perdant, cette méthode se caractérise par le fait de croire en la capacité de l’être humain à sortir d’un conflit par sa créativité et son imagination.
Le médiateur ne propose ainsi pas de solution mais s’efforce de rester dans un rôle de facilitateur afin de rétablir le dialogue entre deux camps.
Le premier médiateur professionnel réunionnais a déjà du travail devant lui. Il doit notamment apporter sa nouvelle expertise aux agents des ressources humaines du CHU. Il est le premier médiateur professionnel formé par l’EMPN à La Réunion alors qu'un camarade de promotion le devient quant à lui à Mayotte. A l'horizon 2023, Camille Bonne devrait être en mesure d'essaimer cette approche inédite en devenant le représentant de l'EPMN à La Réunion.