Huit années d’enfer. Des faits ignobles que l’on ne pense voir que dans les films d’horreur. Violence, torture, viol… Tout a été subi par l’ex-compagne de Rachid S., d’abord en métropole puis au sein de leur domicile à Saint-Joseph. Les coups de pied et coups de poing habituels n’étaient pas le pire. Strangulations, coups de sabre et de couteau, pratiques sexuelles imposées avec des chiens.
Un jour, il lui urine dessus. Un autre, c’est le chien qui lèche ses plaies. Un autre, Rachid S. la force à se mettre à genoux, en boule et lui pose un radiateur sur le dos. Il s’assoit ensuite sur le radiateur avant de lui planter un couteau dans la jambe. Et pour ses blessures, aucun médecin. Il recoud ses plaies lui-même. Pour les deux enfants du couple : douches froides, fessées et menaces.
C’est en 2015, après l’épisode du radiateur, que cette femme recouverte de plaies, marques et cicatrices, une dent en moins, prend son courage à deux mains et s’échappe alors que Rachid S. dort. Direction la gendarmerie. Le rapport de l’expert médical fait cinq pages.
Deux ans plus tard, Rachid S. est condamné à 30 ans de réclusion criminelle. L’avocat général en avait requis 20. Mais selon l’accusé, la victime, c’est lui. Sa femme serait violente, alcoolique et prostituée. Les blessures proviendraient de chiens et de bagarres avec d’autres personnes. Pour les actes sexuels, c’est elle qui les aurait proposés.
Le détenu a donc fait appel et le voilà à nouveau devant la cour d’assises ce mercredi. Face à lui, son ex compagne, ses enfants mais également d’autres femmes qui n’avaient pas osé porter plainte. Des femmes qui rallongent la longue liste de victimes de violences conjugales et des affaires similaires jugées aux assises depuis 10 jours.