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L’inquiétude des patients de l’unité psychotrauma de l’EPSMR, actuellement en rupture de soins

Les patients de l’Unité psychotrauma NOÉ de l’EPSMR, qui traite notamment les victimes d’inceste et de violences sexuelles, ont manifesté à la grotte des 1ers Français ce dimanche. Ils dénoncent les changements d’organisation au sein de l’établissement qui perturbe leur suivi. Sans réponses, ils souhaitent maintenir cet accompagnement qui leur apporte tant dans leur reconstruction.

Ecrit par Gaëtan Dumuids / Régis Labrousse – le dimanche 13 mars 2022 à 11H33

« C’est nier ce qui nous est nécessaire en tant que patient. C’est nier l’importance qu’aujourd’hui nous pouvons avoir en tant qu’individus dans la société et c’est nous ramener à ce que nous avons vécu lorsque nous étions enfants », se désole Christine*. Comme près de 600 personnes, la quadragénaire est patiente de l’unité psychotrauma NOÉ de l’établissement public de santé mentale de La Réunion (EPSMR).

Victime d’inceste durant son enfance, Christine a entrepris dès l’âge de 19 ans de se faire accompagner. Pourtant, ce n’est qu’en 2018, et son intégration dans cette unité, qu’elle « a pu réapprendre à être un être humain, savoir que j’ai de la valeur, que je ne suis pas une quantité niable. Que j’ai le droit d’être respectée et de me respecter ». 

Pourtant, cette reconstruction s’est trouvée totalement bousculée en fin 2021. Sans plus d’explications, les patients ont appris le déménagement au caractère « »urgent et définitif » de l’Unité NOÉ des locaux du CMP Labourdonnais à Saint-Denis sur Sainte-Marie. Déjà perturbés, les patients apprennent ensuite un nouveau déménagement temporaire de l’unité NOÉ sur Sainte-Clotilde. Depuis lors, plus aucune prise en charge et contact avec l’établissement n’est possible.

« Nos soignants n’ayant pas été informés, ils n’ont pas pu nous préparer et nous protéger.  Nous avons appris des restructurations de tout le système lié au psychotrauma à La Réunion, ce qui est louable à la base puisque c’est pour permettre un meilleur accès. Mais la manière fait qu’aujourd’hui nous sommes en rupture de soins. On ne sait pas si l’on va pouvoir continuer à travailler avec les soignants qu’on connaît avec qui nous avons tissé un lien de confiance », regrette-t-elle.

« J’ai peur que ce travail depuis 4 ans soit mis en danger et réduit à néant puisque je ne sais plus où j’avance aujourd’hui. Je ne sais plus où ce à quoi j’aurais droit. Je ne sais plus si je pourrais bénéficier de la qualité de l’accompagnement que je connais depuis 4 ans et que je n’ai pas trouvé ailleurs », s’inquiète Christine.

C’est pour cette raison qu’elle et une dizaine de personnes se sont retrouvées dimanche matin devant la grotte des premiers Français pour manifester leurs inquiétudes. Ils attendent des réponses afin de pouvoir reprendre ce travail si important dans leur reconstruction.

*Prénom d’emprunt

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