La nouvelle carte du risque sismique en France et en outre-mer entre en vigueur ce dimanche 1er mai. Cette nouvelle cartographie qui vient d’être rendue publique par le ministère de l’écologie fait suite à celle établie en 2005.
Au-delà de l’aspect informatif de cette nouvelle carte, celle-ci a surtout pour but de guider les autorités publiques à conformer les nouvelles constructions aux normes en vigueur.
Les Antilles en première ligne
La nouvelle carte présente donc cinq zones de risques sismiques allant d’un risque très faible (1), faible (2), modéré (3), moyen (4), à fort (5), cette dernière s’appliquant exclusivement aux Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique). La réglementation parasismique s’applique à toute nouvelle construction des zones 2 à 5, avec des normes plus strictes pour des bâtiments à usage social.
La Guadeloupe, la Martinique ainsi que les îles à proximité de ces départements d’outre-mer décrochent le titre peu envieux de zone à « sismicité forte ».
Les séismes éprouvés par les Antilles sont dus à un mouvement de subduction de deux plaques océaniques : la plaque Amérique s’enfonçant sous la plaque Caraïbe. Ce mouvement a donné lieu à la formation de l’arc antillais. La vitesse de convergence est relativement lente (2cm/an), mais le mouvement des deux plaques se traduit par une sismicité qui peut être importante, avec parfois de grands séismes au voisinage du contact des plaques.
En Martinique par exemple, il est scientifiquement constaté que les grands tremblements de terre reviennent tous les 150 ans. Cette période a une marge d’incertitude, mais l’ordre de grandeur reste valable. Ainsi, la Martinique a subi d’importants tremblements de terre. Au cours de trois derniers siècles, une vingtaine de séismes d’intensité 6 à 8 a été répertoriée.
La Réunion quant à elle, avec un « risque faible », ne se situe pas à une frontière de plaque tectonique mais en plein milieu de la plaque africaine, c’est-à-dire dans une zone de faible sismicité.
Les implications
Treize séismes d’importance peuvent être considérés comme certains depuis la première occupation de la Réunion en 1650. Leur intensité a pu être estimée de 4 à 7. Leurs épicentres ne sont pas connus. Ces séismes résultent de l’enfoncement de la croute volcanique sous l’effet du poids de l’île.
Les règles parasismiques sont donc modulées en fonction du risque sismique, de la nature du sol (sol rocheux ou mou) et de l’usage social du bâtiment. Ainsi, par exemple, la construction d’un simple hangar sera libre de contraintes, alors que les immeubles d’habitation, de bureaux, centres de soins, de production d’énergie et de gestion de crise devront répondre à des normes strictes selon l’intensité du risque sismique de leur zone.