Des relations explosives au sein d’une grande fratrie de Sainte-Marie se sont soldées par l’incendie de la maison que les grands-parents leur avait léguée. Mais qui a mis le feu ?
Une nuit de février 2018, une des sœurs de la famille en question était venue y passer la nuit avec son conjoint. Et ce malgré le différend l’opposant à un de ses frères, Jocelyn, se revendiquant d’en être le légataire. De multiples interventions des forces de l’ordre avaient illustré leur dispute les mois précédant le brasier, les treize autres membres de la fratrie prenant partie soit pour l’un, soit pour l’autre. Chacun des protagonistes avait promis à l’autre qu’un jour, tout partirait en fumée.
À l’arrivée des pompiers, ce 20 février 2018, le feu avait pris à l’intérieur de la maison et au niveau d’une des fenêtres, près du foin entreposé par le frère dont la résidence principale était contiguë. Du foin qui servait à alimenter ses bêtes qu’il élevait en plus de son travail à la CINOR. La maison avait été entièrement détruite. Le frère et la sœur s’étaient mutuellement accusés d’avoir allumé la mèche.
Les investigations des techniciens du feu avaient mis en évidence la présence d’hydrocarbures. Une bouteille de rhum de type « cocktail molotov péi » avait été retrouvée au domicile de Jocelyn. Ses vêtements de travail avaient été saisis et analysés. Des traces de produits inflammables avaient été découvertes. Le sexagénaire avait été mis en examen pour tentative de meurtre. Son mobile semblait cousu de fil blanc : en finir avec les disputes et empêcher à jamais ses sœurs de résider dans la maison des grands-parents.
Mais le juge d’instruction en charge de l’affaire avait estimé que la sœur pouvait aussi avoir eu envie d’en finir avec cette sale histoire ayant des répercussions catastrophiques sur la famille sainte-marienne. Il avait prononcé un non-lieu immédiatement contesté par le parquet de Saint-Denis. Le dossier avait alors été arbitré par les magistrats de la chambre de l’instruction. Ceux-ci avaient décidé de poursuivre Jocelyn, non pas pour tentative de meurtre de sa sœur et son conjoint, mais pour destruction de bien par moyen dangereux.
Ce vendredi, Jocelyn se trouvait donc, quatre ans après les faits, à la barre du tribunal correctionnel de Champ-Fleuri. Le prévenu a continué à nier fermement les faits reprochés. La représentante de la société a cependant requis 4 ans de prison dont 2 avec sursis à son encontre, considérant que les deux départs de feu n’étaient pas accidentels.
Estimant qu’un doute manifeste persistait dans ce regrettable règlement de comptes, le tribunal a finalement relaxé Jocelyn. Les analyses faites sur ces vêtements de travail ont été jugées trop lointaines pour constituer une preuve. Le parquet réfléchit à faire appel.