Johan Vizler est en arrêt-maladie au moins jusqu’à lundi prochain. Victime d’une agression hier sur son lieu de travail, il s’occupe de soigner son nez cassé au calme de son domicile de la Plaine des Palmistes.
Ce chauffeur de bus du réseau Estival était en train de faire descendre ses passagers à la gare routière de Saint-André, lorsqu’un homme est monté à bord par l’arrière comme l’obligent les mesures de prévention du Covid-19.
Celui-ci se précipite alors à l’avant du véhicule pour venir insulter le chauffeur, sans raison aucune. Il finit par lui assener plusieurs coups de poing au visage, fracturant le nez de Johan.
« L’agresseur est ensuite ressorti pour s’assoir à l’arrêt de bus comme si de rien n’était », nous raconte la victime.
L’individu a pu être rapidement interpellé par la police qui l’a placé en garde à vue. Il a été auditionné ce jeudi et sera convoqué devant la justice.
Déjà victime d’une agression dans son bus en septembre 2019
Le Palmiplainois est encore sous le choc ce matin: « Nous les chauffeurs on n’est pas assez protégés. C’est la deuxième fois que je suis agressé cette année. La dernière fois, les chauffeurs avaient organisé un débrayage et on voit que ça n’a rien donné », nous confie-t-il.
Le 6 septembre 2019, un passager à bord d’un bus Estival s’endort et loupe son arrêt. À son réveil, mécontent, il s’en prend à Johan qui conduisait le bus. Là encore le chauffeur reçoit plusieurs coups de poing.
Suite à cette agression, les chauffeurs du réseau Estival avaient débrayé pendant plusieurs jours pour demander plus de sécurité dans les bus et plus de moyens humains.
Il regrette par ailleurs que son employeur ait refusé de contribuer aux frais d’avocat lorsque son agresseur a été présenté devant le tribunal de Saint-Denis. Ce dernier avait écopé d’un rappel à la loi.
Un préavis de grève déposé pour mercredi prochain
Le syndicat FO apporte toute sa solidarité au chauffeur à nouveau victime d’une agression : « Peut-on encore parler de risque dans ce cas-là alors qu’il pourrait se dire en allant travailler après deux agressions « je vais me faire agresser, c’est une certitude » ? On est à ses côtés, et on ne peut que regretter ces faits gratuits », indique Sarah Lambert, déléguée syndicale.
Le syndicat a notamment demandé à la direction à ce qu’elle porte également plainte afin de se porter partie civile dans cette affaire: « On a besoin que la direction le fasse pour montrer son opposition à ce genre de comportement et dire qu’elle ne les tolère pas mais également pour accompagner l’agent victime. »
Elle a également demandé à ce que la SEM Estivale accompagne Johan Vizler sur les frais de justice qui pourraient être à nouveaux avancés.
Sarah Lambert précise que le véhicule dans lequel Johan Vizler a été agressé n’était pas équipé d’une vitre anti-agressions: « Nous allons demander à ce que cette protection soit installée sur tous les véhicules. »
Cette nouvelle agression viendra s’ajouter aux différents sujets de mécontentement qui ont poussé le syndicat à déposer un préavis de grève mercredi prochain.