Revenir à la rubrique : Politique

Mobilité: Faute de financement, 400 jeunes « risquent d’être laissés sur le carreau »

Le flou total… A moins de 8 semaines de la rentrée, 400 jeunes Réunionnais inscrits en « carrière sanitaire et sociale » ne savent toujours pas s’ils peuvent boucler leurs valises. Bénéficiaires du « passeport mobilité formation professionnelle« ,  ils risquent d’entamer leur première année sans les 700€ de frais de vie habituellement versés chaque mois. Une situation plus […]

Ecrit par . – le mercredi 01 juillet 2015 à 12H07

Le flou total… A moins de 8 semaines de la rentrée, 400 jeunes Réunionnais inscrits en « carrière sanitaire et sociale » ne savent toujours pas s’ils peuvent boucler leurs valises. Bénéficiaires du « passeport mobilité formation professionnelle« ,  ils risquent d’entamer leur première année sans les 700€ de frais de vie habituellement versés chaque mois.

Une situation plus que paradoxale: Alors qu’un nouveau mode de financement européen « plus avantageux » est actif depuis 2014, la Réunion en est aujourd’hui privée.

« Jusqu’en 2013, ces frais de vie de 700€ étaient répartis entre l’Etat (305€) et la Région (395€) qui pouvaient chacun demander une subvention de l’Europe à hauteur de 70%, via le Fonds Social Européen, explique le Président de la Région Didier Robert. Mais depuis l’année dernière, les aides à la mobilité ont été intégrés dans le budget de l’IEJ (Initiative pour l’Emploi des Jeunes ».

Un changement à première vue bénéfique puisque l’aide de l’Europe grimpe alors à 92%. Ne restaient plus que 4% de la poche de l’Etat et 4% de la Région.

Problème : « A ce jour, on ne sait toujours pas si le gouvernement a soumis le dossier de la Réunion ». Didier Robert assure qu’ »en dépit des courriers envoyés régulièrement depuis plus de 6 mois, c’est le silence radio du côté du Ministère des Outre-mer », habilité à déposer cette demande auprès de l’Union Européenne.

« Aujourd’hui, ces jeunes vont déposer leur dossier à Ladom qui les renvoie vers la Région, poursuit Didier Robert. Mais nous ne sommes pas l’opérateur du dispositif. Nous n’avons ni les compétences pour débloquer la situation, ni les réponses ».

Et d’ajouter que la Région « ne peut pas compenser en permanence« , elle qui a « déjà dû se substituer à l’Etat concernant le public du dispositif Québec« . Un dispositif qui coûtait auparavant 750.000€ par an à la pyramide inversée et qui est aujourd’hui facturée plein pot, soit 4 millions d’euros. Ce seraient 5 à 7 millions d’euros de plus qui devront être trouvés si l’Etat ne se mobilise pas pour les nouveaux entrants en « carrière sanitaire et sociale« .

« LADOM ne nous fournit même pas la liste des jeunes concernés, ajoute Yolande Coste, 8ème vice-présidente de la Région et déléguée à la continuité territoriale et à la mobilité. Comment les aider sans même savoir qui ils sont ? Et que répondre à tous ces jeunes dans l’attente alors que nous ne savons rien de la position du gouvernement? »

Le Président de Région juge « inadmissible que l’on puisse laisser ces jeunes sur le carreau alors qu’une mesure de financement existe, et qu’elle est encore plus avantageuse que le FSE. »

Chaque année, ce sont 1.300 à 1.400 jeunes Réunionnais qui profitent de la formation mobilité, avec une prise en charge de leur billet d’avion (l’aller au début du cursus puis le retour), d’une prime d’installation et des frais de vie.

 

Partager cet article
Thèmes :
S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Petite-Île : L’opposant de Serge Hoareau condamné pour diffamation

Jean-Hugues Suzanne était jugé hier pour diffamation à l’encontre du maire de Petite-Île. En début d’année, l’opposant municipal publiait diverses accusations sur l’édile de manière hebdomadaire sur son compte Facebook. Il a été reconnu coupable, le tribunal estimant qu’il devait s’exprimer dans les lieux destinés au débat politique.

Bras-Panon met le braquet sur l’agrotourisme

Avec le projet AGRIPéï 2030, le Conseil départemental porte une réflexion sur les enjeux de l’agriculture réunionnaise sur le long terme. La charte de développement agricole de Bras-Panon, renouvelée ce jeudi pour une durée de six ans entre la municipalité, la collectivité départementale, la Région Réunion et la Chambre d’agriculture, s’intègre dans cette réflexion et dans celle de son Plan Alimentaire Territorial qui se déroule en parallèle de la charte.

Vidéo – La Région devra briser le plafond de verre pour gagner en autonomie

40 ans après sa création, la Région Réunion pourrait-elle devenir un modèle pour la République, et ce, malgré son ouverture à la différenciation ? C’est la question posée ce mercredi dans le troisième et dernier colloque organisé par la collectivité régionale en présence d’éminents spécialistes du droit.