La Réunion reste aussi mobilisée que la métropole. Si le 19 janvier, marqué par les vacances scolaires et une très mauvaise météo, ils étaient déjà plusieurs milliers à s’être retrouvés rue Maréchal Leclerc. Le vrai démarrage a eu lieu le 31 janvier où 7300 manifestants ont battu le pavé sur l’île selon les autorités, plus de 10.000 d’après les syndicats. Mardi 7 février, le mouvement était légèrement retombé avec 4000 manifestants selon la préfecture et 8000 selon les syndicats.
Les syndicats veulent donc battre le fer tant qu’il est chaud et veulent mobiliser à nouveau ce samedi 11 février. Une nouvelle journée de manifestation a lieu dans tout le pays et à La Réunion. Contrairement aux premières manifestations, le cortège se retrouve au Jardin de l’État à Saint-Denis pour un moment de discussion avant de rejoindre la préfecture. Une autre mobilisation a lieu à Saint-Pierre.
Les personnes âgées de 50 ans et plus représentent une part importante des demandeurs d’emploi à La Réunion, soit environ 32% au 4e trimestre 2022. La moitié des Réunionnais âgés de 50 à 64 ans, soit 46,4%, sont en emploi, un pourcentage inférieur à la moyenne nationale (60,9%).
En 2018, le taux de chômage des 50 à 64 ans était de 27,6%. Le nombre de demandeurs d’emploi seniors reste élevé à 37.970 personnes. Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a diminué de 1,0% pour les seniors sur le dernier trimestre, mais ils représentent toujours 31,8% du nombre total d’inscrits à Pôle Emploi.
Selon un récent rapport de l’INSEE, les pensions de retraite des natifs de La Réunion sont les plus faibles des régions françaises, avec une moyenne de 1160 euros brut par mois en 2016, soit 28% de moins que dans l’Hexagone. Les seniors réunionnais sont souvent obligés de travailler jusqu’à l’âge requis pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Les pensions de retraite des femmes sont encore plus faibles en raison d’une participation moindre au marché du travail.
Les seniors de 60 à 74 ans sont moins touchés par la pauvreté monétaire que les ménages plus jeunes, mais ceux de 75 ans ou plus le sont autant. Les ménages âgés sont trois à quatre fois plus nombreux à être pauvres à La Réunion qu’en France métropolitaine. Les seniors réunionnais sont plus fréquemment touchés par la pauvreté (30% pour les 60-74 ans et 37% pour les 75 ans et plus) que les seniors métropolitains.
Enfin, les pensions de retraite perçues par les natifs de La Réunion sont plus faibles que celles des natifs des Antilles et de Guyane, avec un montant moyen de 1 160 euros brut par mois en 2016, soit 28% de moins que les retraités en France métropolitaine et 15% de moins que les retraités aux Antilles. L’allocation du minimum vieillesse est plus fréquente pour les retraités réunionnais, avec 17% des seniors de plus de 62 ans qui la perçoivent, contre seulement 4% en France métropolitaine.