Cyrille Melchior, président du Conseil départemental :
« C’est avec tristesse que j’ai appris le décès de Didier Ratsiraka, ancien Président de la République de Madagascar.
Avec sa disparition, la Grande Ile perd un de ses bâtisseurs. Président de la République de juin 1975 à 1993, réélu de 1997 à 2002, il a négocié les accords de coopération entre Madagascar et la France en 1973 et la sortie de la zone franche.
En 1975, il a nationalisé les banques et les entreprises françaises symboles de la domination coloniale, et prôné une politique d’ouverture nouant des relations avec aussi bien l’Occident et le bloc de l’Est. Fervent défenseur de Madagascar, Didier Ratsiraka a été un président résolument actif pour le développement économique et social de son pays.
Au nom des élus du Conseil départemental de la Réunion et en mon nom personnel, je tiens à rendre hommage à sa mémoire et adresse mes sincères condoléances à sa famille et ses proches. »
Wilfrid Bertile, secrétaire général de la Commission de l‘océan Indien de 2001 à 2004 :
« Didier Ratsiraka, ancien président de la République malgache est mort. Patriote et militant anticolonialiste malgache, il laisse une image contrastée. Il a cherché à mettre fin à la politique néocoloniale qui a suivi l’indépendance de son pays, mais n’a pas réussi à mettre Madagascar sur la voie du développement économique et social. Il l’a malheureusement engagé dans une voie « socialiste » au moment où les autres pays s’en écartaient. Son exercice autoritaire du pouvoir a été par deux fois interrompu par des révoltes populaires sauvagement réprimées. Il a été un des fondateurs de la Commission de l’océan Indien en 1984.
Secrétaire général de cette organisation, je l’ai rencontré, ainsi que Marc Ravalomana au début de 2002 dans le cadre d’une médiation menée par la COI suite aux troubles qui ont suivi l’élection présidentielle qui les a opposés en décembre 2001. Cette médiation avait abouti à l’acceptation par les deux « présidents » d’une rencontre à Dakar en avril 2002. M. Ravalomana s’est finalement imposé en juillet 2002 provoquant l’exil en France de Didier Ratisaraka jusqu’en 2011. »