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« En communication avec Dieu », il commet une agression sexuelle sur une jeune fille

Un homme de 68 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis pour répondre de faits d'agression sexuelle sur une mineur de 17 ans au moment des faits. La jeune fille avait attendu d'avoir 18 ans pour déposer plainte le 20 juillet 2018.

Ecrit par 1167938 – le mercredi 15 février 2023 à 14H38

Jean Max L., 64 ans au moment des faits, se considère comme un être exceptionnel. Comme il le dit à la barre du tribunal, il communique avec Dieu. Il explique qu’il est capable de savoir dans un aéroport dans quelle valise se trouve de la drogue. Mieux encore, il demande directement à Dieu s’il peut ou pas aider les gens lors de séances de magnétisme qu’il prodigue afin d’aider « les enfants de Dieu« .

Le 11 avril 2018 à 21 heures à Saint-Denis, alors qu’il accepte de venir en aide à une jeune fille de 17 ans qui a des problèmes familiaux – sur les conseils de la tante de la jeune fille qui en a la charge – le sexagénaire commet l’irréparable. Il demande à la jeune fille de se coucher sur lit après lui avoir déposé de la terre bénite sur les pieds et lui avoir fait un signe de croix sur le front. 

En confiance, la jeune fille s’exécute. D’un seul coup, l’homme l’embrasse puis lui enlève son t-shirt afin de caresser sa poitrine. Fort heureusement, alors qu’il lève la tête pour la regarder, elle trouve la force de dire « non je ne veux pas ». L’homme s’arrête et n’insiste pas.

Choquée, elle en parle à sa tante après le départ du prévenu, laquelle lui dira que c’est un secret entre elles et qu’il ne faut pas le dire. La victime, sous la responsabilité de sa tante, attend d’avoir 18 ans le 19 juillet 2018 et va déposer plainte le lendemain. Elle agit sous le regard bienveillant de son petit ami qui la pousse et la soutient dans sa démarche. Le dossier va ensuite se perdre dans les méandres de la justice jusqu’à ce qu’elle fasse une lettre de relance au parquet. Le dossier est retrouvé et une enquête débute et l’affaire s’achève ce mardi 14 février par le jugement du mis en cause. 

« Je communique avec Dieu pour aider ses enfants »

Interrogé par le président, l’homme, atteint de logorrhée sur ses dons et ses prouesses, peine à se concentrer sur les faits malgré les rappels du magistrat. « Je communique avec Dieu pour aider ses enfants. Je reçois des messages du divin. Je lui fais un signe de croix sur le front et je sens que ce n’est pas quelqu’un de bien. Dieu me dit qu’il ne faut pas l’aider pour aller en France, qu’il faut qu’elle reste ici pour aller à l’école. Ensuite, elle m’a passé la main dans le dos. J’étais gêné, vous imaginez, un homme de 60 ans qui subit des choses comme ça d’une fille de 17 ans et demi« , finit par expliquer le messager.

Présente, la victime peine à s’exprimer mais s’explique : « J’ai entendu des atrocités, il n’y a rien de vrai dans ce qu’il dit. Qu’est-ce que je ferais à lui mettre la main dans le dos, il a 66 ans. Je sais qu’il a fait la même chose à une autre personne, une connaissance de ma tante lors d’une séance« . « Elle ment comme elle respire« , répond le prévenu.

Lors de l’expertise psychologique, l’expert note une ambivalence de positionnement par rapport à la victime en lien avec la sexualisation, concluant qu’il est insensible à un suivi. « C’est eux qui ont besoin de moi », dira le prévenu lors de son audition. Par ailleurs, le parquet relève le manque de coopération de la tante de la jeune fille qui n’a jamais témoigné. 

« Elle décrit les attouchements sans les exagérer« 

« Essayer de salir autant la victime est détestable. Il sait qu’il y a un problème de famille et il établit une relation de confiance dont il va clairement profiter. Il raconte n’importe quoi depuis le début. Il a un sentiment de toute puissance. Il trouve des gens fragiles et fait n’importe quoi« , fustige la partie civile. « Elle décrit les attouchement sans les exagérer« , rebondit la procureure. « Il y a de la cohérence dans son dépôt de plainte. L’audition du prévenu corrobore le début de la scène, c’est sur la fin qu’il n’est pas d’accord. Face à cela, il y a M. Jean Max L. dont on ne comprend rien de ce qu’il dit, ça part dans tous les sens« , tance le parquet qui requiert une peine de 18 mois de prison dont 8 mois assortis d’un sursis probatoire ainsi qu’une injonction de soins et éventuellement un bracelet pour le contraindre. 

Défendu par lui-même et conseillé par Dieu, le prévenu est déclaré coupable et condamné à 2 ans de prison dont 16 mois de sursis, une interdiction d’exercer son activité avec des mineurs pendant 10 ans, une inscription au fichier des délinquants sexuels et devra passer par le juge d’application des peines pour les 8 mois ferme restants. 

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