Madame la Présidente,
Monsieur le Rapporteur,
Mesdames, Messieurs, mes chers collègues,
Je voudrais d’abord bien sûr saluer l’initiative du collègue Johnny Hajjar notre rapporteur, remercier notre groupe, le groupe socialiste, d’avoir inscrit cette proposition de résolution d’une Commission d’enquête sur la Vie chère dans les Outre-Mer dans sa journée d’initiative parlementaire. Merci mes chers collègues.
Mesdames, Messieurs,
La vie chère en Outre-mer dure maintenant depuis trop longtemps (…) Et c’est perçu par les populations de nos territoires comme une terrible injustice contre laquelle nous ne pouvons lutter. Nous, à La Réunion, ça a été dit, mais je le rappelle quand même pour certains qui ne le savent pas, qui ne le sauraient pas, sans tomber dans un misérabilisme quelconque, nous subissons la double peine. La double peine, c’est quoi ? Ça a été dit, les prix sont plus chers, dans l’alimentation 30% plus chère que dans l’hexagone, les prix en général 7 % plus cher. La double peine parce que dans le même temps nous avons 2,5 fois plus de populations qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Voilà la réalité de nos territoires aujourd’hui. Et si on pose ce problème-là, ce n’est pas pour quémander, c’est pour corriger les choses parce que la cherté de la vie est une injustice que les Réunionnais ne supportent plus.
Quelqu’un a rappelé, je crois que c’est le collègue Mathiasin, il a rappelé que nous avions attendu un certain nombre d’années pour avoir l’égalité du SMIC, je vais être un peu plus précis s’il me le permet, nous sommes devenus département français en 1946, nous avons eu l’égalité du SMIC 50 ans après en 1996. Les Réunionnais n’accepteront pas qu’on prenne encore 50 ans pour faire reculer la vie chère sur nos territoires.
Et lorsque je dis cela, je voudrais rappeler ici également deux choses. Je voudrais rappeler que l’on parle souvent des difficultés des fin de mois pour les familles. Nous à La Réunion, c’est pas les fins de mois les problèmes, c’est les débuts de mois. Une enquête récente de l’INSEE de 2017, elle n’est pas très vieille, de 2017 montre que pour les familles les plus modestes, la part des dépenses contraintes, c’est 37% des ressources des familles, ça veut dire qu’en début de mois déjà les familles réunionnaises ont la tête sous l’eau.
En 2021, les chiffres, ce ne sont les chiffres du Parti socialiste, ce ne sont pas les chiffres de la Nupes, ce sont les chiffres de la Croix rouge. En 2021, dans un département français, le département de La Réunion, une famille réunionnaise sur 10 a eu recours à un colis alimentaire. Voilà la réalité sociale de notre territoire, voilà la réalité de la cherté de la vie à La Réunion.
Alors après avoir dit tout cela, il faut préciser qu’un certain nombre de choses ont été faites, c’est vrai, le bouclier qualité prix est une réalité, l’observatoire des prix, des marges, des revenus est une réalité, sauf que l’observatoire des prix, des marges, des revenus n’a pas suffisamment les moyens pour faire son travail aujourd’hui, le décret fixant le coût sur les carburants et une réalité, mais il faut aller plus loin.
Il faut s’interroger aujourd’hui sur le rôle des oligopoles et des monopoles dans la grande distribution. Il faut s’interroger sur la constitution des marges. Il faut s’interroger sur le rôle des grossistes-importateurs. Il faut s’interroger sur le rôle de CMA CGM qui aujourd’hui a le monopole dans le transport maritime. Et quand je dis cela, ce n’est pas parce que je suis obsédé par CMA CGM, ce n’est pas parce que je passe mes nuits à rêver de CMA CGM. C’est la réalité ! Un journal local rappelait que en une année un container de quarante pieds qui coûtait à une entreprise entre 1500 et 2000 euros et passait à 7000 euros.
Il faut s’interroger également sur le prix des billets d’avion, j’entends certains me dirent parfois (…), mais tu sais c’est un secteur économique qui est compliqué, les prix, ils augmentent partout dans le monde. Sauf que nous à La Réunion, pour faire Saint-Denis/Paris, Saint-Denis/Marseille, Saint-Denis/Brest, Saint-Denis/Angoulême, on ne peut pas venir en bus, on ne peut pas venir en trottinette, nous sommes obligés de prendre l’avion et le prix des billets d’avion en moyenne, en classe économique, vous devez le savoir mes collègues, c’est 2000 euros. Voilà la réalité. Et sur le prix des billets d’avions, je le dis ici, même si sur un projet de résolution, il n’y a pas de demande au Gouvernement, je le dis ici l’État a un rôle à jouer sur le prix des billets d’avion pour les populations ultramarine.
Je termine, si vous le permettez, Madame la présidente (…), je dis deux mots, d’abord au collègue Vuilletet, il a dit qu’il ne faut pas caricaturer et lui, il l’a fait quelque part en disant que dans la réforme des retraites, il y avait des mesures pour nous, non il n’y a rien dans ce projet de loi pour les petits retraités réunionnais et pour les retraités les plus pauvres de France.