Bien qu’elle soit consciente que le concours soit national, au vu de sa situation familiale, elle reste dans l’incompréhension d’une telle affectation, d’autant plus qu’elle en était persuadée : « il y a des postes vacants sur l’île, il y a un manque d’enseignants« .
Sa demande de recours a obtenu un refus le 18 juillet dernier, un retour par mail qui selon elle illustre le manque d’égard face aux lauréats : Le mail de réponse est adressé à des candidats ayant passé le concours en interne, ce qui n’est pas son cas, et à des candidats ayant déjà été contractuels auparavant, ce qui n’est pas son cas non plus. Les mails et courriers envoyés par Émilie par la suite aux différentes administrations concernées sont aujourd’hui laissés sans réponse. La future professeure stagiaire se retrouve seule à devoir prendre une décision radicale au vu des échéances : « Je ne pars pas. Je ne peux pas, je ne peux pas laisser mon enfant ici, et il n’y a pas de solution de garde là-bas. Mon mari ne peut pas venir non plus. Pour le logement, la rentrée est le 1er septembre, j’ai un entretien le 8 septembre, et en attendant ? »
Pour Émilie*, qui s’est résolue à ne pas assurer son rôle de professeure-stagiaire à la rentrée, le coup de grâce est tombé dimanche soir. Sur les réseaux sociaux, elle découvre la publication d’une future contractuelle qui demande des conseils… Et pour cause, cette dernière explique qu’elle prendra son poste en STMS à la rentrée, dans un lycée professionnel du Nord de l’île, tout en précisant qu’elle n’a aucune expérience dans l’enseignement mais de nombreuses années de pratique dans le domaine. D’autres lycées, notamment dans l’Est feraient également appel à des contractuels pour la même matière.
La mère de famille déchante : « On est en attente de poste, tout en sachant qu’à temps plein on effectue 9h/semaine, là c’est 18h, ce qui veut dire que deux stagiaires auraient pu être gardés sur ce poste, à La Réunion. On prend des personnes qui ne sont pas formées alors qu’on a été évalué, on a les aptitudes à remplir ces missions », regrette-t-elle.
Émilie* est aujourd’hui dans l’attente d’une réponse à sa demande de report de stage. Si celle-ci est refusée, elle risque de perdre le bénéfice du concours.
Carole Gigan, membre du SNALC, voit là « une injustice« , qui malgré les tentatives de recours et l’accompagnement du syndicat et le soutien de la présidente de Région, n’aboutissent pas.