C’est accompagnée de Karine Robert, maman de deux enfants porteurs de handicap, qu’Ericka Bareigts a rencontré ce mercredi matin Déva Radakichenin, le directeur de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Un rendez-vous que la maire de Saint-Denis aurait eu toutes les peines du monde à obtenir, selon son entourage, et qu’elle a choisi de médiatiser pour aborder le sujet du délai de traitement des dossiers des parents dont les enfants nécessitent un accompagnement, ou des traitements particuliers, pour pouvoir effectuer leur scolarité.
« Ce qui se passe dans les écoles est une catastrophe », a estimé Ericka Bareigts. « On peut toujours nous expliquer que c’est mieux qu’avant, bien sûr. Nous ce qu’on voit, c’est que les parents se battent pour faire reconnaître le droit à la scolarisation de leurs enfants. »
Déçue de son entretien avec Déva Radakichenin, la maire du chef-lieu a reproché un penchant pour la bureaucratie et un certain manque d’humanité dans la manière d’appréhender le traitement des dossiers de scolarisation lors des commissions de la MDPH. « L’école inclusive, ça n’existe pas ! », a clamé Ericka Bareigts en laissant le soin à Karine Robert de décrire le stress des procédures administratives à reconduire, chaque année scolaire ou presque, pour s’assurer de la bonne prise en charge de ses enfants.
« C’est long, c’est complexe et souvent les parents abandonnent. C’est une souffrance généralisée, les diagnostics sont longs, les dossiers prennent 14-18 mois. Avant de venir ici, on est allé sur le terrain, on a fait des réunions avec tout le monde, avec les parents, les directeurs, le rectorat. On nous explique c’est administratif, que cela dysfonctionne, qu’entre l’Éducation nationale et la MDPH, ce n’est pas huilé. Mais on fait quoi avec les enfants ? Cette égalité de droit, il faut qu’elle soit réelle », a tancé encore Ericka Bareigts.
Déva Radakichenin, lui, a tenu à rappeler que la MDPH n’avait aucune compétence pour réaliser le bilan médical des enfants et statuer sur leur handicap. Une confusion qui semble être faite par certains parents.
Mais le principal problème semble être ailleurs. «Il y a trop de dossiers de scolarisation qui arrivent de façon imparfaite. Ils arrivent de façon bancale, il manque des pièces majeures sans lesquelles nous ne pouvons absolument pas démarrer la mission d’évaluation », a fait valoir le directeur de la MDPH, en renvoyant la balle dans le camp du rectorat. La maire de Saint-Denis a du reste promis de réunir tous les acteurs du dossier pour tenter d’améliorer le fonctionnement des dispositifs de prise en charge.