Vous avez construit et proposé un cours d’économie sur le net qui rencontre un succès important ? Où en êtes-vous aujourd’hui ?
J’ai proposé l’an dernier à l’Université Numérique de la Réunion (UNR), un cours sur la problématique de la monnaie et des banques. Les inscriptions ont commencé le 10 juillet en pleine période de vacances. Dès le début, le nombre d’inscriptions journalières était très encourageant.
Au rythme actuel, au 10 octobre, nous dépasserons les six mille inscriptions. Cela constituera plus de 33% de l’effectif total de l’Université de la Réunion (17.341 étudiants), toutes filières et facultés confondues.
À la fin du mois d’octobre, nous serons sans doute à plus de 7.000 personnes inscrites, soit plus 40% de l’effectif total. Ce cours, intitulé « Économie monétaire », se trouve sur la plateforme de France Université Numérique (FUN) et s’adresse à un public d’étudiants de haut niveau qui préparent des concours comme l’ENA, le CAPES ou l’ESSEC.
C’est énorme pour un seul cours. Comment expliquer ce succès ?
J’avais, dès 2019, pris la décision de quitter l’Université de la Réunion (UR) pour créer mon propre site de formation en ligne. J’aurais pu rester plus longtemps, mais j’avais un projet entrepreneurial. À ce moment là, Christophe Porlier, chargé de mission de l’Université Numérique en Région, m’a proposé, avant mon départ, de venir faire des vidéos en économie.
Je lui ai dit que ce qui m’intéressait vraiment, c’était de créer un cours complet sur la monnaie et les banques. Il me semblait que faire les choses partiellement n’aurait pas eu de résultat et de répercussion sur le plan international. Il m’a dit tout de suite « banco ». Les résultats sont au rendez-vous.
Comment s’est déroulé la production de votre cours ?
Il m’a fallu tout préparer. La première phase a été d’écrire un cours complet sous la forme de fiches que l’on pouvait présenter de façon très pédagogique sur les écrans. La deuxième a été celle de la production audiovisuelle. J’étais tout le temps sur le plateau de tournage.
Je veux rendre hommage à Christophe Porlier, qui s’est déplacé personnellement pour me filmer. Je souhaite aussi remercier tout le personnel technique dont le travail a été impeccable. Sur le plan technologique, le matériel est comparable à celui des grandes chaînes de télévision.
Pourriez-vous nous donner quelques indications sur l’impact international de ce cours ?
C’est assez considérable. Des étudiants et apprenants viennent de 89 pays à l’heure où je vous parle. Après la France, le Maroc est en deuxième position. Il y a ensuite Haïti, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Bénin, la Belgique, la Guinée, le Mali, l’Algérie, le Canada, le Burkina Faso, la Tunisie, etc.
Nous avons également des inscriptions venant des Émirats Arabes Unis (EAU), du Brésil, de l’Espagne, des États-Unis, de la Suisse, pour donner une idée de la diversité des pays. La France compte pour 46% des apprenants et les pays étrangers sont actuellement à 54%. Ils sont majoritaires.
Et pour les prochains cours, j’envisage de décliner le cours avec une version en anglais pour pouvoir toucher tous les anglophones.
Avez-vous une idée des publics qui suivent votre enseignement ?
Les publics sont diversifiés et, d’après mes informations, de haut niveau : des personnes qui passent des concours, des responsables et cadres des grandes banques, des professeurs de lycée, des étudiants qui veulent se spécialiser sur les questions monétaires, bancaires et financières.
Par exemple, ceux qui sont dans des pays étrangers s’inscrivent sans doute pour savoir comment fonctionne la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE) dans la zone euro. Ils peuvent ainsi effectuer des comparaisons avec ce qui se fait dans leurs pays.
Quelle sera la prochaine étape ?
À court terme c’est l’organisation des forums et des webinaires. Une fois par semaine, je serai sur la plateforme de tournage, pour répondre en direct aux questions posées dès que le cours commencera le 1er octobre.
Proposerez-vous un nouveau cours à l’UNR ?
Christophe Porlier m’a demandé de préparer un nouveau cours pour 2022. Je lui ai fait une proposition sur l’intitulé et le contenu de ce prochain cours d’économie. Je lui ai dit que nous devrions viser un objectif de 10.000 personnes inscrites.