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Pêche aux requins : Plus d’observations suivies de prélèvements, l’arrêté préfectoral suspendu par la justice

Le 17 mars dernier, un collectif de plusieurs associations tentait de faire suspendre l’arrêté préfectoral autorisant la pêche aux requins dans les zones de protection renforcée de la Réserve marine. Il vient d'obtenir gain de cause et annonce que d'autres salves juridiques pourraient suivre.

Ecrit par Nicolas Payet – le mardi 29 mars 2022 à 06H38

Depuis 2011, 30 attaques de requins sur l’homme, dont 11 mortelles et 7 occasionnant des blessures graves, imputées majoritairement à des requins des espèces bouledogue (Carcharinus leucas) et tigre (Galeocerdo cuvier), sont recensées à La Réunion.

Sur ces 18 attaques ayant occasionné des victimes humaines, 8 se sont produites en zone de protection renforcée de la Réserve naturelle nationale marine de La Réunion, dans les communes de Saint-Paul, Trois-Bassins et Saint-Leu, sur des pratiquants de surf et de bodyboard.

Réduire le risque pour la vie humaine

Suite à la concertation menée en 2018 avec le conseil scientifique de la Réserve naturelle nationale marine de La Réunion, un arrêté préfectoral du 28 décembre 2021 autorise temporairement des opérations ciblées de prélèvements de requins bouledogue (Carcharhinus leucas) et de requins tigre (Galeocerdo cuvier), sur le littoral des communes de Saint-Paul, Trois-Bassins, Saint-Leu et Étang-Salé pour la période 2022/2024, dès lors qu’ils se trouvent aux abords immédiats du lieu de l’observation, afin de réduire le risque pour la vie humaine.

Une consultation réalisée par les services de la préfecture « de pure apparence »

Raison pour laquelle, un référé-suspension contre cet arrêté a été déposé par un collectif d’associations regroupant Sea Shepherd France, Longitude 181, One Voice, Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), Sauvegarde des Requins, Requins Intégration, Tendua pour la sauvegarde de la biodiversité, Le Taille-Vent et  Vivre Activement pour Garder Un Environnement Sain (VAGUES). Le collectif vient d’obtenir gain de cause devant le tribunal administratif.

Lors de l’audience qui s’est tenue le 17 mars dernier, son avocat, Me Stefan Wandrey, avait fait valoir la consultation publique obligatoire dans le cadre de la publication d’un tel arrêté qui avait été faite « par pure apparence et sans respecter le cadre procédural. »  Sur le fond, maître Stefan Wandrey assure par ailleurs que de telles mesures sont inefficaces.

« Une petite victoire, certes, mais qui je l’espère en appellera d’autres bien plus grandes pour les requins et pour notre patrimoine marin », commente pour sa part Didier Dérand, représentant le collectif d’associations. Un recours en annulation a également été déposé devant le tribunal administratif. Il devrait être examiné en fin d’année 2022 par le tribunal administratif, délai de traitement de la juridiction

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