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Mort de Vanina : L’assassin présumé est-il fou?

La personnalité de Ridaï Mari, jugé aux assises à partir de ce lundi, ses déclarations révoltantes et son comportement délirant lors de la procédure interrogent quant à son état psychiatrique et la pleine possession de ses moyens au moment des faits. Récit.

Ecrit par 2181159 – le lundi 31 janvier 2022 à 13H49

« Il paraissait dérangé, anormal », « il parlait seul, de religion, se présentait comme le soldat de Dieu ». « La veille, il était sur son balcon. Je l’ai entendu parler fort de Macron et annoncer la mort de tous, notamment des enfants« , racontent des voisins de Ridaï-Mdallah Mari, né à Mayotte en 1988.

Quelques jours avant l’assassinat perpétré dans des circonstances épouvantables, le trentenaire avait rejoint son île natale pendant quelques semaines. Il y aurait croisé un chat noir avec une cloche et collier rouge. Dans la nuit, il avait rêvé qu’il allait monter au ciel. Mais avant, Dieu lui aurait indiqué de tuer la jeune Vanina pour sauver l’humanité car elle était le diable.

Tuer pour sauver l’humanité

Selon ses dires, le soir des faits, la malheureuse lui aurait demandé de la suivre en métropole. Il confie avoir alors « tout nettoyé et tué les araignées alors que les choses se déplaçaient toutes seules dans l’appartement ». Il poursuit en évoquant de soi-disant confidences que la jeune fille lui aurait faites au sujet de violences incestueuses subies. Il raconte avoir alors réalisé « qu’elle était le diable et qu’il fallait l’éliminer ». Des déclarations qui évolueront.

Lors de ses premiers aveux devant un officier de police judiciaire, il aurait déclaré « ne rien regretter » avant de refuser un second interrogatoire, réclamant Eric Dupond-Moretti comme avocat et congédiant celui qui l’assistait.

Prophète en lutte contre le diable

Tout au long de sa garde à vue, l’accusé qui encourt la perpétuité s’est qualifié de prophète luttant contre le diable à l’image de l’enquêteur à qui il a tenté de subtiliser l’arme de service, le menaçant « de lui mettre une balle dans la tête ». Un mois plus tard, le mis en cause décrit par sa propre mère comme « un être perturbé dont elle avait peur » revenait sur ses premières explications et donnait un éclairage nouveau à ses motivations, alléguant qu’à son retour de Mayotte, Vanina lui aurait confié ne pas vouloir se marier avec un Mahorais, ou bien l’avoir trompé, ou bien encore vouloir rompre, à supposer qu’il y avait une relation amoureuse entre eux. Ce qui aurait déclenché sa folie meurtrière.
 

Au fil de ses correspondances, Ridaï Mari donnera d’autres explications indicibles, indiquant spontanément qu’il regrettait de ne pas avoir fait pire. Il remerciait Dieu d’avoir mis sur son chemin cette « proie » qui était « son chef d’œuvre ». Il réaffirmait n’avoir aucun regret, plutôt de la nostalgie et qu’il recommencerait à sa sortie de prison.

Issu d’une fratrie de 10 enfants dont quatre demi-frères et sœurs, Ridaï Mari était connu de la justice et inscrit au fichier des délinquants sexuels. Sa fragilité psychologique avait été repérée et son équilibre psychiatrique dépendait de la prise de son traitement. Lors de son enfance, ses comportements avaient incité ses parents à le confier à une aïeule, puis il avait été placé en foyer à La Réunion où il avait commis un viol.

Placé dans différentes structures spécialisées en métropole, il avait été expulsé à cause de sa violence. Rejeté par les siens à Mayotte et par la communauté mahoraise à La Réunion, il avait fini par obtenir un logement social à Sainte-Marie dans lequel il vivait seul et où se sont déroulés les faits présumés, le 3 mai 2018.

 

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