Que ce soit de son ex-femme, de ses amis ou encore de la Justice, Joffrey N ne peut pas dire qu’il n’a pas eu de mains tendues. Pourtant, il les a toutes mordues. Présenté au tribunal pour la troisième fois depuis le mois de juillet dernier, il était jugé à nouveau pour des menaces de mort sur son ex et même son fils de 2 ans et demi.
Lui qui en janvier dernier, lors de son deuxième procès, jurait qu’il avait conscience que c’était « sa dernière chance », n’aura pas fait illusion bien longtemps. Alors qu’il assurait être sobre et s’être repris en main, il était directement retourné boire le week-end qui avait suivi l’audience. Hébergé à ce moment-là chez un ami, ce dernier va finir par le mettre dehors en apprenant qu’il avait profité d’une jeune femme fragile en lui faisant consommer de la drogue lors d’une soirée électro.
De son côté, Nadia* pensait réellement que son mari relevait la pente. Elle préférait toutefois garder une distance le temps qu’il se remette à flot avant de reprendre la vie conjugale. Cependant, elle va rapidement comprendre qu’il a repris l’alcool et lui annonce donc qu’elle demande le divorce en début de mois.
Joffrey va alors annoncer à sa propre mère qu’il va tuer Nadia et « se jeter dans la ravine avec son fils dans les bras ». Il menace sa mère de l’empêcher de voir son petit-fils si elle raconte ce qu’il vient de lui indiquer. En colère contre lui, elle va donc alerter la victime et les autorités.
« Je demande à être en sécurité »
« Il est tellement centré sur lui, mu par ses envies et ses pulsions. Il y a un moment, je ne suis plus dupe : il ment tout le temps ! Je ne demande plus de soin, je demande à être en sécurité. Il n’a pas qu’un problème d’alcool, il a également un problème de violence », explique Nadia à la barre du tribunal.
« Elle le défendait, car elle pensait qu’il allait changer. Mais il lui envoie de nouvelles menaces, cette fois en visant son fils. Aujourd’hui, elle est angoissée et elle a peur qu’il mette ses menaces à exécution », souligne Me Aurélie Marie Hoareau qui demande une interdiction de contact et le retrait de l’autorité parentale.
« Son ami comme Madame disent qu’il est menteur et manipulateur. Quand il est au tribunal, il prétend remonter la pente. Il veut faire croire que ses menaces sont un appel à l’aide. Non ! Ce sont des menaces de mort et il faut l’arrêter maintenant », argue la procureure qui requiert 24 mois de prison ferme, une interdiction de contact et le retrait de l’autorité parentale.
« Il est peut-être égocentré, mais il a des tonnes de problèmes. Quand elle lui annonce le divorce, il se demande ce qu’il va devenir. Ce ne sont que des mots en l’air, même si on comprend la détresse de la victime. Pour lui, ce ne sont que des mots », assure de son côté Me Sameïdha Mardaye pour la défense.
Finalement, le tribunal va suivre les réquisitions et imposer au prévenu de payer 2000 euros de préjudice à son ex-femme ainsi qu’à son fils.
*Prénom d’emprunt