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Un grand-père malade du Covid-19 contamine des membres de sa famille: La gestion calamiteuse de l’ARS et du CHU sud

Jean-Pierre, 63 ans, est malade du Covid-19 depuis deux semaines, les errances de l'ARS ont entraîné la contamination de sa famille voire plus, et le grand-père a été renvoyé chez lui dans un état préoccupant, sans soins.

Ecrit par Nicolas Payet – le jeudi 02 avril 2020 à 12H05

Jean-Pierre et sa femme Marie-Jo sont revenus le 15 mars d’une croisière à Dubaï, sur le Costa Diadema, via l’île Maurice. Dès le 19 mars, il présente les premiers symptômes: fièvre, maux de tête, courbatures, asthénie. Lui pense bien sûr au fameux nouveau virus chinois, mais temporise en se disant qu’il s’agit peut-être d’un syndrome grippal.

Le 23 mars, dans le groupe de discussion créé entre les Réunionnais ayant fait connaissance durant la croisière, il apprend qu’une des passagères, réunionnaise, est positive au Covid-19. Ce n’est que deux jours plus tard que l’ARS lui téléphone, minimisant ses symptômes, lui affirmant même qu’il doit avoir la dengue! L’agent de l’ARS lui demande tout de même de respecter une quatorzaine stricte… et lui envoie une enveloppe de 20 masques chirurgicaux, 10 pour lui, 10 pour sa femme, qu’il recevra le lendemain dans sa boîte aux lettres. À aucun instant l’ARS n’envisage de lui demander avec qui il a été en contact ni ne prend des nouvelles de la santé de ses proches.

Mais le vendredi 27 mars, l’état de santé de Jean-Pierre se dégrade fortement, il décide de téléconsulter un médecin, qui lui prescrit une prise de sang pour recherche de dengue et de leptospirose, à effectuer le lundi 30. Dans la nuit de dimanche à lundi, son père décède. Ne sachant s’il est raisonnable qu’il assiste à la veillée de son père, sa famille se résout à appeler le SAMU à 14h, qui décide d’un dépistage au drive dès 15h, regrettant que l’ARS ne l’ait pas décidé plus tôt. Jean-Pierre, Marie-Jo, deux de leurs filles et leur fils sont ainsi dépistés.

Lors du passage au drive, les soignants détectent une saturation basse: Jean-Pierre manque d’oxygène. Ils lui indiquent qu’il peut se rendre à la veillée, mais qu’il devra repasser ensuite, pour surveillance. A 18h30, la température de Jean-Pierre ayant encore augmenté, la famille décide de l’amener aux urgences de Saint-Pierre. Sur place, les médecins détectent des crépitements au niveau de son poumon gauche, ainsi qu’une insuffisance rénale, et l’hospitalisent.

Seul traitement : du paracétamol

Le 31, la radio pulmonaire montre une infection, il est placé sous perfusion d’antibiotiques. Le résultat tant attendu du test arrive: Jean-Pierre est bien atteint du Covid-19. Une de ses filles est elle aussi positive, les résultats de deux autres de ses enfants et de Marie-Jo sont encore attendus. Un des médecins indique à la famille que Jean-Pierre présente une forme de Covid-19 ayant muté. Il est étrange que Jean-Pierre n’ait pas eu de scanner, afin d’investiguer plus avant l’état de ses poumons, les lésions dues au Covid-19 étant visibles par scanner. 

Malgré tout, Jean-Pierre est renvoyé chez lui, le 31 mars, avec pour seul traitement du paracétamol. Pas de soins infirmiers, c’est Marie-Jo qui doit prendre la température de son époux, alors qu’elle est positive, ainsi qu’une de ses filles et leur fils. La saturation de Jean-Pierre n’est donc pas surveillée, ni sa fonction rénale, alors que les atteintes pulmonaire et rénale sont avérées. Ce jeudi 2 avril, l’état de Jean-Pierre est préoccupant: il a perdu les sens du goût et de l’odorat, il a mal aux reins, des douleurs qui diffusent dans tout le dos, ce qui pourrait indiquer que l’état de ses reins se dégrade. 

Nicolas, compagnon d’une des filles de la fille de Jean-Pierre testée positive, est très inquiet, lui et sa compagne ont rendez-vous demain à 14h45, pour un dépistage. « Je trouve anormal que l’ARS demande aux citoyens de gérer la situation, on se retrouve livrés à nous-mêmes. Ils ont tout de même été capables de diagnostiquer une dengue par téléphone! On se demande s’ils cherchent à minimiser les chiffres sur l’île, ou encore s’ils souhaitent qu’on meure chez nous! »

 

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