Entre le 12 et le 16 novembre, la DIECCTE (Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi), le Pôle emploi, le FIFHFP (Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique) et l’AGEFIPH (Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées) organisent la semaine pour l’emploi des personnes handicapées à la Réunion.
Un constat s’impose. Les travailleurs handicapés sont mieux représentés au sein des entreprises malgré un contexte actuel de dégradation économique – marché du travail en repli – qui nécessite « l’engagement » de tous les acteurs dans la mise en oeuvre d’actions appropriées liées à l’insertion professionnelle. « Il s’agit de la 16ème édition. Un moment phare dans l’année. Elle permet de faire en sorte que l’accès des personnes handicapées aux entreprises soit mis en lumière« , explique Jean-François Dutertre, directeur général de la DIECCTE de la Réunion.
La semaine de l’emploi des personnes handicapées est l’occasion de sensibiliser le plus grand nombre au recrutement et au maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés dans les secteurs privé et public. Plusieurs opérations vont être organisées au cours de cette semaine de sensibilisation. L’opération « un jour, un métier en action », permettra de mettre en relation durant une journée les entreprises et les demandeurs d’emploi en situation de handicap. Quant à l’opération « Handichat », le 14 novembre prochain, il s’agit pour des personnes handicapées de pouvoir discuter en « direct sur internet » avec des chefs d’entreprises.
« Le taux d’emploi des personnes handicapées augmente de manière progressive »
Au delà de l’aspect informatif, cette semaine est l’occasion de faire le bilan. « A la Réunion, le taux d’emploi des personnes handicapées augmente de manière progressive« , rappelle Catherine Vignaud, déléguée régionale de l’AGEFIPH pour la Réunion et Mayotte. Dans le secteur privé, plus de 1.060 travailleurs employés sont employés au sein des entreprises réunionnaises en 2010. Un chiffre en augmentation par rapport aux années précédentes (2007 et 2008). Le taux d’emploi direct est ainsi passé de 1,55% à 2,56% entre 2007 et 2010. Même constat dans le secteur public, qui comptait 1.036 travailleurs en situation de handicap (ndlr: sur un effectif de 36.000 agents) en 2010 contre 295 en 2006.
Un indicateur sert de baromètre à l’emploi des personnes handicapées dans les structures privées ou publiques : la contribution versée par les employeurs. Elle résulte du nombre de travailleurs handicapés manquant dans les effectifs de chaque établissement. « C’est une bonne chose si on l’associe au taux d’emploi qui augmente« , rappelle Catherine Vignaud. Ce qui est le cas aujourd’hui à la Réunion. Entre 2010 et 2012, la collecte a enregistré une baisse de 700.000 euros en passant de 2,9 millions d’euros (2010) à 2,2 millions d’euros en 2012. « La baisse de la collecte est une bonne nouvelle. Cela veut dire que les entreprises répondent aux obligations légales en matière d’embauche de personnes handicapées », ajoute Jean-François Dutertre. Depuis la loi du 10 juillet 1987, les entreprises employant au moins 20 salariés, depuis plus de trois ans, sont tenues à une obligation d’emploi d’au moins 6% de personnes handicapées dans leur effectif. La loi du 11 février 2005 réaffirme cette obligation et l’étend à de nouvelles catégories de personnes handicapées.
« C’est également plutôt encourageant quand on regarde que le nombre d’entreprises à quota zéro diminue. On a une diminution de la moitié sur quelques années ce qui est plutôt encourageant« , ajoute-t-elle. Pour les entreprises dont le quota sera nul – ne procédant à aucune embauche de personnes handicapées – pendant trois ans, le montant de la contribution annuelle à l’AGEFIPH sera porté à 1500 fois le SMIC horaire par bénéficiaire manquant, soit environ 13.500 euros.
Près de 2.800 personnes handicapées sont actuellement à la recherche d’un emploi à la Réunion.