Le luxe de l’hôtellerie mauricienne ne peut pas cohabiter avec la formule de vacances « all inclusive » prisée par les tours opérateurs européens. Un offre visant à vendre la destination Maurice avec le voyage, l’hébergement et la restauration compris dans un même package.
C’est le message clair que veut faire passer Robert Desvaux, président de la MTPA, l’organisme en charge de la promotion touristique de l’île Maurice à travers le monde. Les destinataires de cette « invitation pressante » de la part de la MTPA sont les acteurs hôteliers cinq étoiles de Maurice.
« Totalement incompatible avec l’image haut de gamme qui a fait la notoriété de la destination »
Un changement de cap inattendu et accueilli sur place de façon très mitigée par les professionnels du secteur concerné puisque ce type d’offres dans les hôtels de luxe était véhiculé depuis de longues années par le gouvernement mauricien lui-même. Mais Robert Desvaux invite les hôteliers cinq étoiles à revoir leur copie: « Il est urgent que les hôtels concernés abandonnent cette pratique » qui amène à « brouiller l’image de qualité de la destination« . Cela serait« totalement incompatible avec l’image haut de gamme qui a fait la notoriété de la destination », poursuit Robert Devaux.
Ce dernier se base sur une étude récente réalisée sur le marché français et qui a mise en relief la nécessité pour la destination île Maurice de proposer à ses clients « une offre d’exception, mettant en avant la qualité et le savoir mauricien à son plus haut niveau ». En arrière-plan, l’hôtellerie de luxe mauricienne est en perte de vitesse par rapport à ses concurrentes des Maldives et des Seychelles. Autre point soulevé dans ce rapport, la qualité haut de gamme, véritable signature de l’hôtellerie mauricienne, doit être amplifiée au risque de se diluer dans la masse.
« L’île Maurice n’a pas d’autre choix que de rester exclusif dans le haut de gamme »
Pour l’île Maurice, ce changement directionnel d’importance dans une période sensible où les chiffres d’arrivées touristiques émargent à la baisse (6% de baisse des arrivées touristiques en provenance de la zone euro en août 2012) est un défi majeur à relever.
« Il est un fait que le transfert des touristes vers l’île Maurice de nos principaux pays émetteurs coûte cher. Pour le prix d’un tel voyage, il est nécessaire que ceux qui optent pour un séjour dans un établissement cinq étoiles puissent bénéficier de prestations hors normes, bien en ligne avec ce que nous prônons à travers le monde dans nos campagnes de communication/marketing. L’île Maurice, dans un environnement de plus en plus concurrentiel, n’a pas d’autre choix que de rester exclusif dans le haut de gamme », tient enfin à souligner Robert Desvaux.
Reste que les discussions avec tous les acteurs du secteur hôtelier et les tours opérateurs risquent d’être âpres…