Aucune réponse de la part de cinq banques locales concernant une ligne de crédit de 1,5 millions d’euros, un dossier « incomplet » transmis par la préfecture de la Réunion à Bercy, une signature de la DDE qui est intervenue il n’y a qu’une semaine : les salariés du Groupe ARHES en ont assez et le font savoir depuis 9 heures ce matin : « Nous sommes déterminés à exprimer notre inquiétude » explique le gérant, André Bigot. Et pourtant, ce ne sont pas les chantiers qui manquent et encore moins les commandes.
Cette action a pour droit fil deux priorités fixées par le Gouvernement en 2008, la production de logements sociaux et le plan de soutien aux petites et moyennes entreprises. Depuis trois ans, le groupe ARHES s’est lancé dans la recherche de foncier, dans la conception de logements sociaux et dans l’obtention de permis de construire, sur ses fonds propres et sans aide. Comprenant un bureau d’étude intégré à la société et plusieurs sociétés de construction et de gros œuvres, il est actuellement présent sur 17 chantiers dans tout le département.
Un conseiller financier absent depuis 10 mois…
Le 31 décembre dernier, André Bigot signait avec la SIDR cinq contrats de réservation pour cinq opérations de construction de logements sociaux, pour une somme totale de 48 millions d’euros et au final, la livraison de 410 logements. Sur ces cinq opérations, trois opérations d’une valeur totale de 16 millions d’euros devraient débuter en novembre prochain suite à deux reports de date. Mais voilà, le groupe ARHES attend toujours les réponses de cinq banques de la place pour une ligne de crédit équivalente à 1,5 millions d’euros. Une d’entre elles aurait même prétexté l’absence d’un conseiller financier depuis 10 mois.
« On veut faire avancer l’économie et continuer notre activité. Mais que pouvons-nous faire si les banques ne jouent pas le jeu et face à l’inertie des décideurs économiques ? » s’interroge André Bigot.
De son côté, le ministère de l’Economie et des Finances, basé à Bercy, n’a donné qu’une réponse informative et pour cause, le dossier transmis par la Préfecture de la Réunion ne comportait pas de signature de la part de la DDE, chargée de donner son feu vert en ce qui concerne le financement et la production de logements sociaux. En effet, la DDE est chargée de la distribution de la Ligne budgétaire unique (LBU) mais la signature serait intervenue que la semaine dernière.
Actuellement en négociations à travers une procédure de conciliation avec l’IEDOM (Institut d’émission des départements d’Outre-mer) suite à l’action du président du Tribunal de commerce, le groupe ARHES et ses salariés resteront mobilisés jusqu’à la fin de la semaine. Semaine durant laquelle un tour de table des banques et des différents organismes concernés devrait intervenir. Affaire à suivre pour un groupe qui ne demande qu’à exister économiquement à la Réunion.