La dernière cuvée du phénomène El Niño démarrée en juin 2023 vient officiellement de se terminer selon le BoM (Bureau of Meteorology – services météo australiens).
Avec un paroxysme entre novembre et janvier derniers et une anomalie maximale de +2°c, cet épisode 2023/2024 d’El Niño sera finalement resté sous le seuil des « super El Niño« . Pour autant, ses effets auront été remarquables un peu partout dans le monde et surtout, il aura contribué à faire tomber de (trop) nombreux records de chaleur globaux dans le contexte de réchauffement climatique.
De juin 2023 à mars 2024, chaque mois a ainsi établi un nouveau record mensuel de chaleur à l’échelle du globe selon les données du programme Copernicus.
A La Réunion, cet El Niño nous aura surtout donné l’hiver le plus chaud jamais observé à La Réunion (en 56 années de mesure) mais aussi un été chaud, humide avec une activité cyclonique modeste tant en terme d’intensité max que de nombre de tempête/cyclone (NB : L’activité de la saison cyclonique du sud-ouest de l’océan indien ne se résume pas à l’éventuel nombrilisme réunionnais…).
Quid de La Niña ?
Les données d’observations indiquent que nous sommes désormais en phase neutre d’ENSO (El Niño Southern Oscillation). Les modèles climatiques internationaux suggèrent un maintien de cette phase neutre au moins jusqu’en juillet prochain.
Au-delà de cette échéance, même si les prévisions sont encore dispersées sur le timing, il parait désormais très probable qu’un épisode La Niña vienne à se développer. Le phénomène devrait ainsi émerger au cours de l’automne boréal, a priori sur le trimestre Septembre/Octobre/Novembre (en phase avec le début de notre saison des pluies).
Pour mémoire, la planète était restée trois années consécutives sous l’influence de La Niña, approximativement de la mi-2020 à la mi-2023 !
En terme de conséquences, le refroidissement de l’océan pacifique équatorial qui caractérise La Niña va perturber le jet-stream et les courants atmosphériques, modifiant ainsi les schémas de précipitations et de température à travers le monde.
L’un de ses effets les plus sensibles est le refroidissement temporaire des températures à l’échelle mondiale. Un effet à mitiger malgré tout dans le contexte actuel…
Elle va également favoriser des pluies supérieures à la normale sur l’Australie, l’Indonésie, le Pacifique Est et l’extrême sud-ouest de l’océan indien.
Pour la zone des Mascareignes, La Niña rime souvent avec :
- début tardif de la saison des pluies
- conditions plus propices à la formation des tempêtes sur la partie orientale du bassin (loin des Mascareignes)
- des trajectoires à tendance zonale (est-ouest) façon Batsiraï en 2022 ou Freddy en 2023.