Moins de 50% des femmes des départements d’Outre-mer réalisent un frottis régulièrement (contre 60% en France métropolitaine), alors que le cancer du col de l’utérus y est plus meurtrier.
La semaine européenne de prévention et de dépistage du cancer du col de l’utérus se déroulera du 24 au 30 janvier 2015. L’occasion pour l’Institut national du cancer (INCa) et le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des Femmes, en partenariat avec les caisses d’assurance maladie, de lancer une nouvelle campagne d’information, dédiée en partie aux femmes des départements d’Outre-mer.
En cohérence avec le Plan Cancer 2014-2019, elle met l’accent sur les « bonnes pratiques» en matière de dépistage, rappelle que le frottis doit être réalisé tous les 3 ans de 25 à 65 ans et sensibilise celles qui ne se font pas ou trop peu dépister, en particulier les femmes des départements d’Outre-mer.
▪ Cancer du col de l’utérus : les enjeux et les chiffres à retenir
· 3 000 nouveaux cas chaque année en France et plus de 1 100 décès de ce cancer, l’un des seuls pour lequel le pronostic se dégrade, avec un taux de survie à 5 ans après le diagnostic en diminution (68% en 1989/91 à 64% en 2001/2004).
· Un cancer dont l’incidence et la mortalité sont massivement plus élevées dans les départements d’Outre-mer[1] qu’en métropole.
· Plus de 50% des femmes des départements d’Outre-mer ne font pas de frottis régulièrement (vs 40% en France métropolitaine),
· Des lésions pré cancéreuses identifiées chaque année chez plus de 31 000 femmes.
· 90% de ces cancers pourraient être évités par un dépistage régulier par frottis.
· Depuis 35 ans, 2 fois moins de femmes sont touchées par ce cancer, notamment grâce au frottis.
▪ Un dispositif dédié aux départements d’Outre-mer
La campagne prévoit de mobiliser les professionnels de santé et les acteurs de terrain, de diffuser des documents d’information ainsi que 9 nouveaux spots radio[2] portées par des animatrices des départements d’Outre-mer : Nowliz Felicianne, Nadine Félix, Fédérika, Kate, Lilou et Saandati Omar. Autour de la signature « Contre le cancer du col de l’utérus, tous les 3 ans, un frottis, vous avez tout compris », elles rappelleront que le frottis doit s’effectuer même après 50 ans, jusqu’à 65 ans, et pour les plus jeunes, qu’il est important de prendre l’habitude de le faire tous les 3 ans dès 25 ans.
Un partenariat est également mis en place avec la CAF. Des annonces seront présentes sur le guide des prestations gérées par les CAF de la Martinique la Guadeloupe, la Réunion et Mayotte afin de toucher les abonnées au magazine « Vies de famille ».
▪ Mobiliser les femmes qui ne font pas ou pas régulièrement de frottis
Plus de 50% des femmes des départements d’Outre-mer ne réalisent pas de frottis régulièrement (vs 40% en France métropolitaine) alors que le cancer y est plus fréquent et plus meurtrier. Un constat qui nécessite de continuer à sensibiliser les femmes et plus particulièrement celles qui ne se font pas ou trop peu dépister : les femmes issues de catégories socioéconomiques les moins favorisées, les femmes de 25-30 ans et celles de plus de 50 ans.
▪ Rappeler les « bonnes pratiques » : un frottis, tous les 3 ans de 25 à 65 ans
Le frottis est recommandé dès l’âge de 25 ans, que les jeunes femmes soient vaccinées contre le virus HPV ou non, et jusqu’à 65 ans. Il est en effet important de rappeler que le suivi par frottis ne s’arrête pas à la ménopause : les anomalies liées aux virus HPV, infection à l’origine des cancers du col utérin, évoluant lentement, les frottis sont recommandés jusqu’à 65 ans et ce, même en l’absence de rapports sexuels.
Par ailleurs, réaliser un frottis régulièrement, tous les 3 ans[3], est essentiel : la plupart du temps, les anomalies ne se manifestent par aucun symptôme. Quand les symptômes apparaissent, le cancer est déjà souvent à un stade avancé, et donc plus difficile à guérir. Le frottis permet de détecter des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus et ainsi de soigner plus précocement ce cancer, voire d’éviter son apparition. Une information trop souvent ignorée des femmes et qu’il est important de leur faire connaître.
Réaliser un frottis tous les 3 ans est suffisant. Le faire tous les ans ou tous les deux ans n’est pas recommandé. Cela peut exposer à un risque de sur-diagnostic, notamment de lésions qui auraient régressé spontanément et donc de sur-traitement, avec un risque de séquelles sur le col de l’utérus. La balance bénéfices / risques situe donc la bonne régularité à 3 ans.
▪ Faire savoir où les femmes peuvent réaliser un frottis
La majorité des frottis sont réalisés par les gynécologues. Pourtant de nombreuses femmes n’ont pas de suivi gynécologique régulier, notamment les femmes de 50 à 65 ans et les femmes des catégories socioéconomiques les moins favorisées ou habitant certains départements à faible densité de médecins, notamment de gynécologues.
Il est donc important de faire savoir aux femmes qu’un frottis peut être réalisé par un médecin généraliste, un gynécologue, une sage-femme ou dans différents lieux de soin (centre de santé, centre de planification ou d’éducation familiale, ou, sur prescription, dans certains laboratoires d’analyses de biologie médicale).