À la veille de deux grandes manifestations dans l’île contre le projet de loi El Khomri sur la réforme du travail, le parti Croire et Oser a convié la presse ce mercredi pour donner sa position sur ce texte. Le parti dit « ne pas rejeter le projet » mais souhaiterait qu’il soit « amélioré » afin de « s’adapter aux nouvelles formes de travail ».
Le secrétaire général de Croire et Oser, Alexandre Laï-Kane-Cheong, dit « comprendre totalement » l’appel à la grève de nombreux syndicats ce jeudi car le projet de loi El Khomri « va remettre en cause un certain nombre d’acquis et d’avancées sociales », notamment deux mesures dans le projet de loi, à savoir l’accord de préservation de l’emploi et la majoration des heures supplémentaires.
Néanmoins, le leader de Croire et Oser appelle « à ne pas faire de l’anti-Khomri primaire ». « Il faut encourager l’esprit de la loi à aller plus loin », indique-t-il. Son parti aurait souhaité que le gouvernement propose dans ce projet de loi une réforme fiscale « ouvrant droit à une réduction de l’impôt sur les sociétés (IS) proportionnellement à la masse salariale ». Concrètement, Croire et Oser propose de pénaliser les entreprises de travail temporaire et les entreprises utilisatrices d’intérimaires par une imposition dissuasive.
Les parlementaires locaux « ont suivi leur couleur politique »
Autre proposition du parti, une harmonisation des seuils ou une simplification des modalités de représentation du personnel dans les entreprises qui « cadrerait avec les exigences de l’époque ».
Croire et Oser constate amèrement que ce projet de loi « n’a pas rompu avec la traditionnelle opposition entre salarié et employeur », et appelle « à transcender ce clivage ».
Dernier regret formulé par Alexandre Laï-Kane-Cheong, le « mutisme » de nos parlementaires locaux, notamment socialistes, sur ce projet de loi. Selon lui, ces derniers ont avant tout « suivi leur couleur politique plutôt que les intérêts du peuple réunionnais ». « Quant au parlementaire du centre (Thierry Robert, ndlr), comme c’est un chef d’entreprise, il joue bien son jeu et personne ne bouge au final », déplore-t-il.
Il ajoute : « Nous estimons que les parlementaires que nous avons à La Réunion, qui sont censés être élus et prendre en compte les émanations de la population, doivent prendre position sur un projet aussi important que ce texte de loi. Or, hormis les syndicats, personne ne prend position ».