Le communiqué du SORR (syndicat des orthophonistes de la Région Réunion) :

Il y a un an, les orthophonistes salariées 974 étaient dans les rues avec les autres professionnel.le.s du secteur médico-social pour dénoncer la dégradation de leurs
conditions de travail et pour tenter de faire bouger les lignes dans le bon sens pour eux mais aussi et surtout pour les patients pris en charge à l’hôpital et dans les ESMS.

Comme vous le savez sûrement, comme d’habitude, rien n’a changé.

BAC +5 rémunéré comme BAC +3 avec peu voire la quasi-impossibilité d’évolution (et hiérarchique et dans les échelons) alors que cela fait 10 ans que nous avons obtenu  le grade Master !

Deux seuls mots perdurent aujourd’hui : CA SUFFIT !

Au niveau des salaires, à la Réunion, c’est un peu mieux que dans l’Hexagonenotamment grâce à la prime de vie chère. Mais, sur le terrain, il n’y a pas que le salaire qui pèse. Les conditions de travail ne font que se déliter : pas assez de moyens humains, pas assez de moyens financiers, précarisation des postes (s’ils n’ont pas déjà disparus de l’organigramme des établissements), non-reconnaissance de notre expertise, de nos champs de compétences …

La conséquence la plus délétère de cette situation est pour les patients : ils ont besoin de soins orthophoniques mais ne peuvent pas tous y accéder. Ce qui engendre une perte de chance pour eux, leur autonomie, leur avenir …

A la Réunion, de ce que m’ont fait remonter mes collègues salarié.e.s, il en ressort une hétérogénéité des situations : dans quelques établissements, tout se passe plutôt bien.

Dans certains autres, elles doivent se battre contre les directions pour se faire entendre. Dans d’autres, elles se résignent et font ce qu’elles peuvent comme elles peuvent avec les moyens et la reconnaissance qu’on leur octroie.

N’en déplaisent à certains, les orthophonistes sont des professionnel.le.s de santé nécessaires qui ont toute leur place dans les équipes pluridisciplinaires autour du patient pour leur apporter les meilleurs soins possibles.

Ce jeudi 05 octobre, nous ne défilerons pas dans les rues … à peine une centaine d’orthophonistes salarié.e.s sur plus d’une vingtaine d’établissements de soins à La
Réunion.

Mais nous aimerions vous en parler plus amplement afin de ne pas finir dans les oubliettes et les méandres administratives, comme beaucoup de patients sur le carreau et sans soin orthophonique aujourd’hui.

Le communiqué de presse de la Fédération Nationale des Orthophonistes :

L’Intersyndicale des Orthophonistes alerte sur la situation des orthophonistes en salariat et ses répercussions sur le libéral et la formation initiale. Depuis 10 ans, les réponses apportées ne sont absolument pas suffisantes pour reconnaître le niveau de formation initiale bac+5, ni le niveau d’expertise et d’autonomie des orthophonistes. Il demeure impossible de résoudre le défaut d’attractivité des postes salariés.

Variant de 1 706 E à 2 230 E bruts en début de carrière, les évolutions de carrière des différentes conventions sont insuffisantes.

Niveaux de revenus catastrophiques, conditions de travail qui se détériorent avec un accès à la formation continue difficile, des restructurations fréquentes : le salariat perd en attractivité pour les nouvelles générations, malgré leur désir d’exercer en équipe dans des établissements Premières victimes : nos patients. Ils ne reçoivent plus les soins utiles à leur situation, ne sont plus orientés vers les orthophonistes dans les structures ni à leur sortie.

Ce manque d’orthophonistes entraîne également des conséquences directes sur les étudiants en orthophonie : ils n’ont plus de lieux de stage. Cela compromet leur formation et les prive d’opportunités cliniques indispensables, menaçant ainsi leur capacité future à fournir des soins de qualité à leurs patients.
Les orthophonistes s’éloignent des structures, les cabinets libéraux débordent de demandes, les professionnels s’épuisent : quel avenir pour notre profession ? Il est temps de rémunérer les orthophonistes à hauteur de leur diplôme, de permettre une réelle progression de carrière, de rouvrir des postes et d’assurer le maintien d’une formation initiale de qualité La situation est urgente, il est nécessaire que le gouvernement avance des propositions concrètes.

Pour interpeller les pouvoirs publics, l’Intersyndicale des Orthophonistes appelle étudiants, professionnels et grand public à se rassembler à travers la France le jeudi 5 octobre pour s’opposer à ce sacrifice des soins en établissements et demande à être reçue au ministère ce même jour.