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« Zinfos 974 » et Pierrot accusés de diffamation : À se taper le c… par terre !

Correctionnelle Sud – Jeudi 9 mars 2017

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 09 mars 2017 à 15H01

La diffamation, c’est tout et n’importe quoi !

Un individu mal informé peut, par exemple, s’estimer diffamé parce que sa photo figure au milieu de la foule pour illustrer une manif’ devant le perron de l’Elysée. Cela s’est vu et se verra encore.

C’est comme la notion de tapage nocturne, qui n’existe pas, qui est un fourre-tout invraisemblable.

Une simplicité désarmante !

Pour préciser… J’ai, un jour, été accusé de diffamation parce que, dans l’article signé de mon nom, le rédacteur-en-chef de TéléZapp avait cru bon d’ajouter une phrase de son cru attaquant une personne pour laquelle j’ai du respect. Total, j’ai été condamné car la phrase, il est vrai, outre d’être très mal écrite, était un coup tordu envers cet homme. Et je n’y étais pour rien.

C’est une des raisons pour lesquelles avocats et juges manipulent la notion de diffamation avec une prudence de Sioux sur le sentier de la guerre.

L’affaire qui nous occupe est d’une simplicité désarmante.

Depuis une quinzaine d’années, le magazine  » L’Eco Austral  » organise le  » Técoma Award  » qui vise à désigner des chefs d’entreprises particulièrement méritants entre La Réunion, Madagascar, Maurice et les Seychelles. Le journal d’Alain Foulon contacte quelques chefs d’entreprises ayant attiré son intention. Toujours pour des motifs très valables.

Ce magazine, agissant toujours de façon très professionnelle, sait de quoi il parle.

Pierrot : race des chiens de chasse !

Les entrepreneurs contactés ayant donné leur accord, leurs noms et mérites sont alors portés à la connaissance du public qui vote en toute connaissance de cause. Plus de 150 entrepreneurs ont ainsi été distingués par cette récompense  » morale  » amplement méritée. Jusqu’ici…

Jusqu’ici… Parce qu’en septembre/octobre 2016, il semble bien que cet organe de presse se soit fait piéger jusqu’à l’omoplate incluse ! Ils se sont fait mettre…

Dans le but louable d’animer un peu son Award grâce aux facilités qu’offre le Net,  » L’Eco Austral  » invite ses adhérents et sympathisants à voter par Internet interposé. Ce qui fut aussitôt fait.

Au nombre des entrepreneurs  » nominés  » (je déteste ce vocable) figure madame Nicole Leichnig qui a mis au point un procédé ingénieux et utile à tout l’agroalimentaire : comment conserver les gousses de vanille en les empêchant de perdre leur humidité, donc leur arôme. Performant à 100%. Il mérite sans doute l’award.

C’est alors qu’une déferlante de votes en faveur de madame Nicole Leichnig tomba sur les réseaux. Provenance Afrique du Sud, Thaïlande, Cambodge, Japon, Afrique noire… Curieux, non ?

Mon cousin Pierrot Dupuy est de la race des chiens de chasse. Flaire-t-il un os que le voici illico en piste sans débander. Car Pierrot est un investigateur qui aime son métier et son public.

Et il va en apprendre de bien bonnes, car l’ami Pierrot est un bon. Il aurait pu être flic, tiens. On a ça dans le sang de la famille.

 » Le Net permet toutes les tricheries ! « 

Ayant découvert que des tonnes de votes en faveur de l’entreprise Leichnig affluaient de l’étranger, il flaire du bizarre. Car animateur d’un journal en ligne, il sait bien, lui, que les votes favorables peuvent s’acheter. Il y a mille moyens pour ça, dont l’achat de  » like  » à des entreprises spécialisées qui les rebalancent ensuite là vous voulez pour vu que vous casquiez.

Suite à ses recherches, le journaliste de Zinfos écrit  » Entreprise de l’année : une candidate aurait-elle triché ?  »

Et ajoute :  » Le Net permet toutes les tricheries possibles  » sans jamais dire que cette dame a triché.

Il n’en fallait pas plus à cette dame pour attaquer Zinfos 974 et son directeur en diffamation.

 » Vous avez eu beaucoup de votants ! constate la présidente Valérie Dinot à l’audience.

–      Ah ben oui ! On avait sans doute sous-estimé ma petite entreprise (qui ne connaît pas la crise mais elle ne l’a pas dit) « .

Toujours est-il que suite à cet article, la procédure du journal a été annulée par le journal lui-même.

 » J’ai perdu tout ce que je méritais, est venue dire madame Leichnig. Or je suis la conceptrice d’une innovation (ce que personne n’a jamais nié !). Je suis connue jusqu’au Japon… Je suis… Je suis… Je suis… C’est de la méchanceté gratuite, un lynchage médiatique (expression galvaudée qui dit tout et ne veut rien dire du tout !)  »

Où est l’absence de bonne foi ?

Me Delphine Meillet est venue exprès de Paris pour défendre la plaignante. Daoir na point assez d’bons avocats ici la kaz ?

Sans doute que Me Meillet me prenait pour mon cousin (ce qui ne me gênerait pas, nous sommes beaux tous les deux, si, si !) car elle n’a cessé, tout au long de sa plaidoirie, de me fixer du regard ou de me désigner du plat de la main. L’air si malheureuse que j’ai même failli me lever du banc des journalistes pour lui filer une pièce de 2 euros avec consigne d’avaler un caoua à la santé de mon sulfureux cousin.

Cette délicieuse représentante du barreau de Paris (hélas !) a fait valoir que sa cliente avait déjà été honorée une foultitude de fois pour son produit dont personne ne conteste d’ailleurs l’excellence : Mérite agricole and so on… Faisant valoir ensuite que l’article avait été aussitôt retiré de publication après mise en demeure. Ce qui est une LOI et non la preuve qu’on reconnaît ses torts.

Insistant sur le fait que sa cliente a été  » victimisée « ,  » salie « , elle s’est interrogée sur la crédibilité de Pierrot Dupuy avant de réclamer… 10.000 euros de dommages-intérêts, excusez du peu ; plus la publication du jugement dans tous les journaux de France, de Navarre et de la planète Mars ; plus 5.000 euros d’amendes supplémentaires on n’a pas bien compris pourquoi mais il y a pas de petits bénéfices.

Me Morel : un tir de barrage

Le procureur Bernard, fait rarissime, n’a pas requis. Il nous a dit pourquoi lors d’une conversation aussi privée que décontractée, qui n’a donc rien à faire ici.

Pour la défense, Me Jean-Jacques Morel a été égal à lui-même, précis, concis, sobre ; le fait qu’il soit pleinement investi actuellement dans les débats de la présidentielle, ne lui fait jamais prendre son métier à la légère.

Après avoir rendu acte au procureur de sa conviction, l’avocat a insisté sur le fait que les désirs de la partie civile  » sont aux antipodes de ce que permet le droit de la presse en France (où on avait jusqu’ici l’habitude de condamner les scribouillards à tort et à travers) et en Europe « .

 » Si l’organisateur du concours a estimé utile de vérifier les assertions de mon client et tout annuler ensuite, c’est bien qu’il avait ses raisons « .

Point par point, têtu voire obstiné comme un bousier, Me Morel a démoli tout l’argumentaire de la partie civile. Un tir de barrage impressionnant.

 » Les blocs de votes favorables, en provenance de loin ailleurs, sont impressionnants. Mon client a dit que le Net permet toutes les tricheries ? Oui ! Que des votes favorables venaient de l’autre bout du monde ? Oui ! Ce sont des constatations, pas des diffamations « .

 » Le journaliste est le chien de garde… « 

 » Mais est-ce de la diffamation ? a vociféré l’avocat. Que l’on ait eu le Mérite agricole est certes une excellente chose, mais cela explique-t-il que l’on soit plébiscité au Cambodge ? Le Mérite agricole, aussi mérité soit-il, n’explique pas l’afflux des votes du monde entier !  »

Me Morel s’est laissé aller (pour le plaisir ?) à une petite explication de texte bien française :

 » Monsieur Dupuy a écrit  » Faut-il aller jusqu’à accuser madame Leichnig d’avoir triché ?  » C’est du conditionnel, pas de l’indicatif ! Ce mode indicatif indique bien, chez le journaliste, une interrogation manifeste en même temps que la prudence inhérente à ce métier !  »

Avant d’asséner :

 » Le journaliste est quand même le chien de garde de l’intérêt public !  » (Quand je vous affirme que mon cousin est un chien de chasse…)

Et de solliciter la relaxe pure et simple en même temps que 5.000 euros pour  » abus de constitution de partie civile « .

La meilleure défense étant l’attaque, Me Morel ne pouvait louper une si belle opportunité.

La décision sera publiée le 20 avril.

P.S. : J’ai certes l’air, ici, de prendre parti. Ne l’ébruitons pas : c’est vrai. J’ai une excuse : j’en ai marre de voir autant de gens n’acceptant pas l’idée seulement de se voir mis en cause. J’ai déjà vu des accusés venir me dire, l’air mauvais,  » Hein ! mette pas mon nom dans out’ merde là, hein !  » Mauvaise pioche, camarade…

Subjectif, moi ? Allons donc !

 

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