Si la Russie a hérité de près de 6.000 ogives nucléaires de l’URSS, ce matériel vieillissant n’était pas adapté pour faire face aux boucliers antimissiles américains. Depuis 10 ans, Vladimir Poutine a lancé une grande opération de modernisation de son armement.
Ce nouveau régiment de missiles, qui compte six nouvelles armes stratégiques, est présenté comme « pratiquement invincible » par le président russe. Ces nouvelles armes sont à la fois hypersoniques ou sous-marines. Elles auraient une portée illimitée selon le dirigeant. L’arsenal compterait également des minis submersibles à propulsion nucléaire et une arme laser dont les détails n’ont pas été évoqués.
Les missiles Avangard, capables d’embarquer une charge nucléaire, peuvent déborder les boucliers antimissiles de l’OTAN grâce à leur vitesse de 33.000 km/h et leur capacité à changer de cap et d’altitude. Avangard frappe « comme une météorite, comme une boule de feu », s’est vanté Vladimir Poutine.
Satan 2, l’enfer au bout des doigts
Mais l’arme qui terrifie le plus l’Occident se nomme officiellement « RS-28 Sarmat ». Ces missiles ont pour but de remplacer les vieillissants « R-36M ». Ces derniers étaient surnommés « Satan » par l’OTAN, qui a naturellement récupéré le surnom en rajoutant le 2. Ils sont opérationnels depuis 2020 et sont probablement produits en série depuis.
Satan 2 se présente comme un tube noir de 30 mètres et pesant une centaine de tonnes. Il peut contenir jusqu’à 12 têtes nucléaires, ce qui pourrait lui permettre de détruire un territoire grand comme la France, selon les Russes. Sa portée est de 10.000 kilomètres.
Le missile a un système furtif qui lui permet de tromper les radars ennemis. Il a la capacité d’aller en orbite avant de replonger, ce qui lui évite d’avoir à faire le tour de la terre. Satan 2 peut donc frapper toutes les villes européennes, mais également les villes de la côte ouest-américaine, grâce à son système de bombardement orbital fractionné.
La version moderne de la Tsar Bomba
Cette obsession d’avoir la plus grande bombe existante n’est pas nouvelle en Russie. Le 30 octobre 1961, l’URSS expérimentait la Tsar Bomba en Sibérie. Celle-ci avait une capacité de 50 mégatonnes, soit 3125 fois plus puissante que la bombe qui avait frappé Hiroshima.
L’explosion était visible à 1000 km de distance. La détonation a tout détruit dans un rayon de 50 km et la chaleur ressentie dans un rayon de 300 km. L’onde de choc et la perturbation atmosphérique avaient fait trois fois le tour de la planète.
Son utilisation et son transport étant trop compliqués, l’URSS avait abandonné le projet. Ce qui n’est plus le cas avec Satan 2.