Un « ras-le-bol » général. C’est le sentiment dégagé par les responsables de plusieurs auto-écoles de l’île et rassemblés devant la préfecture de Saint-Denis. Un mouvement initié sur le plan national et suivi localement dans une moindre mesure. Pas d’opérations escargots, mais un « piquet » symbolique devant les instances préfectorales.
i[« Au mois de juillet, le gouvernement nous avait promis de nous concerter sur les réformes de l’auto-école. Mais comme d’habitude nous n’avons pas été écoutés »]i, explique Eric Marcely, gérant d’auto-école et représentant du syndicat UNIC (Union nationale des indépendants de la conduite à la Réunion). Si les gérants se disent i[« favorables »]i à des réformes, elles ne doivent pas mettre en péril leur activité. C’est ce qui est reproché au gouvernement via la loi Macron. i[« On est d’accord pour les réformes, mais pas comme aujourd’hui. On ne s’attendait pas à du code en ligne, des évaluations en ligne. On est obligé de se battre »]i, poursuit-il.
Quel impact pour ces structures ? i[« Avec une situation économique compliquée, cela va se traduire par des pertes d’emplois. Financièrement on ne pourra plus changer nos véhicules »]i, ajoute Eric Marcely.
i[b[« On brade la sécurité routière »]b]i
Devant la préfecture, ces gérants n’hésitent pas à parler de i[« pressions »]i faites par les i[« lobbys »]i. Dans leur viseur, ces nouvelles auto-écoles dites i[« numériques »]i qui vont proposer des évaluations et codes en ligne. i[« Nous n’aurons plus que de la pratique »]i se désole Lyne Courteau-Cazanove, responsable d’une auto-école dans l’île. Le syndicat UNIC a d’ores et déjà intenté un procès contre une de ces structures et un deuxième devrait suivre. i[« On brade la sécurité routière »]i, lance-t-elle amèrement. Si ces nouvelles auto-écoles sont opérationnelles dans l’hexagone, elles n’existent par pour le moment à La Réunion.
Il est également reproché au ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, de vouloir faire passer à la i[« sauvette »]i des amendements non discutés avec les instances syndicales des auto-écoles. Résultat, les gérants ont déposé dans la matinée une motion en préfecture et entendent maintenir la pression face à l’Etat.
Quant à cette loi Macron, elle devait être soumise au vote ce mardi 10 février. Mais ce dernier a été repoussé en raison des débats qui se poursuivent sur les 200 amendements de cette loi. Les auto-écoles entendent maintenir la pression et espèrent, comme les notaires, faire reculer l’Etat sur cette réforme de leur profession réglementée.