En votant en faveur d’un recours à la force contre les troupes pro-Kadhafi, hors troupes d’occupation au sol, le Conseil de sécurité de l’ONU ouvre la voie à des frappes aériennes après plus d’un mois d’une insurrection réprimée dans le sang. La résolution autorise « toutes les mesures nécessaires » pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l’armée libyenne. Elle prévoit aussi une zone d’exclusion aérienne pour empêcher l’aviation du colonel Mouammar Kadhafi de pilonner ses opposants. Le texte a été adopté par 10 voix sur les 15 membres du Conseil de sécurité. La Chine, la Russie, l’Allemagne, le Brésil et l’Inde se sont abstenus.
A Tripoli, le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Naaim, a aussitôt réagi estimant que cette résolution constituait un « appel aux Libyens à s’entretuer ». La Libye a parallèlement mis en garde contre toute opération militaire étrangère contre son territoire, menaçant de s’attaquer au trafic aérien et maritime civil et militaire en Méditerranée.
300.000 personnes ont fui le pays
Alors que les forces loyales à Mouammar Kadhafi continuent leur progression vers Benghazi, l’armée libyenne a annoncé l’arrêt, à partir de dimanche, de ses opérations militaires contre l’insurrection, affirmant vouloir donner une « chance » aux rebelles pour qu’ils se rendent « et profitent d’une décision d’amnistie générale ».
Sur le front humanitaire, les ONG et les autorités égyptiennes se préparaient à un exode massif de Libyens vers l’Égypte, seule échappatoire possible face à l’avancée des troupes de Mouammar Kadhafi dans l’est de son pays, encore tenu en partie par les rebelles. Près de 300.000 personnes ont déjà fui le pays depuis le 15 février.