Il n’est pas sorti grand chose de l’assemblée plénière de l’observatoire des prix ce matin. Enjeu majeur de la matinée, les discussions autour du bouclier qualité prix – issu de la loi de régulation économique en Outre-mer – mis en place par l’Etat et dont l’application doit arriver au début du mois de mars 2013.
Mais entre temps, il reste énormément de travail aux membres de l’Observatoire des prix pour rendre leurs avis et que le gouvernement puisse en tenir compte dans les discussions qu’il entamera avec les acteurs économiques. Présente ce matin, Ericka Bareigts, députée de la 1ère circonscription, est venue présenter la loi de régulation et le décret – qui doit être promulgué dans les prochains jours – portant sur le bouclier qualité prix. « J’étais là pour expliquer le texte et présenter la loi« , annonce-t-elle. Ericka Bareigts – qui a été la rapporteur du projet de loi contre la vie chère à l’Assemblée nationale – rappelle que le bouclier qualité prix est une démarche à « moyen et long terme » et que le dispositif touchera « les classes modestes et les classes moyennes« . « Il s’agit d’une réponse aux problèmes qu’a connu la Réunion (ndlr: événements sociaux), on veut pouvoir identifier les marges abusives et lutter contre les monopoles ou oligopoles« , explique-t-elle.
Du côté des acteurs sociaux, Jocelyn Cavillot, délégué régional Solidaires, se veut plus prudent. « Certes le projet de loi est ambitieux mais est-ce que l’on est capable de le mettre en place« , s’interroge-t-il. « Cette loi de régulation économique doit être capable d’apporter un réel changement pour le pouvoir d’achat des Réunionnais« , ajoute-t-il.
« Des produits de qualité et répondant à la problématique de santé publique »
La promulgation du décret portant sur le bouclier qualité prix devrait intervenir dans les prochains jours au Journal officiel. Ce dispositif est censé proposer une liste de 100 à 200 produits à des prix bas profitant au pouvoir d’achat des Réunionnais. Un dispositif similaire à la liste Cospar, produits solidaires ou chariot type. Pour le moment, l’Observatoire des prix n’a pas tranché sur la fusion de l’ensemble de ces listes ou l’ajout d’un énième dispositif en faveur des ménages réunionnais. « Les commentaires qui ont été fait sur les avantages et inconvénients du chariot type et des produits solidaires sont des réflexions utiles dans la constitution et l’avis donné par l’Observatoire sur le bouclier qualité prix« , explique Marie-Christine Tizon, la présidente de l’Observatoire des prix.
« La loi est là et cet outil doit être mis en place. Mais il faut qu’il nous permette d’aller de l’avant (…). Il faut que l’on fasse attention dans la constitution de la liste pour qu’il y ait des produits de qualité et répondant à la problématique de santé publique, tout en portant une attention particulière à la production locale« , souligne-t-elle. Le travail s’annonce long et compliqué pour l’Observatoire qui devra se réunir au moins à deux reprises avant le 1er janvier pour soumettre son avis à l’Etat, comme le veut la loi de régulation économique en Outre-mer. « L’exercice s’annonce un petit peu compliqué« , avoue Marie-Christine Tizon.
Une fois son avis rendu – comprenant une proposition de liste – le préfet de la Réunion, Jean-Luc Marx, transmettra les conclusions de l’Observatoire aux acteurs économiques. S’en suivront des négociations qui devront aboutir avant le 1er mars à la mise en place du bouclier qualité prix dans les enseignes commerciales de l’île. A défaut d’accord, le préfet de la Réunion pourra imposer de lui même la liste et les prix pratiqués.