Il est condamné à six mois de prison avec sursis, 10.000 euros d’amende dont 5.000 avec sursis. Il écope aussi d’une interdiction de pratiquer la médecine pendant un an.
Pour rappel, l’Assurance maladie et l’ARS avaient constaté des irrégularités concernant l’activité du médecin généraliste, qui avait connu une forte augmentation de son nombre de patients. Une hausse enregistrée notamment à l’approche de l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale pour les personnels soignants et les professionnels en contact avec les personnes vulnérables.
Au total, 1.906 nouveaux patients avaient été enregistrés, mais lors des investigations, seuls 97 cas ont été retenus dans le dossier. Ces 97 patients étaient en possession d’une attestation vaccinale sans avoir reçu la moindre injection. Des poursuites ont été engagées à l’encontre de ces individus à différents niveaux.
Lors de son interrogatoire, le médecin de 61 ans avait affirmé que sa motivation n’était pas financière, mais basée sur ses convictions. Il avait déclaré s’opposer au principe de la vaccination obligatoire pour le vaccin anti-Covid administré en urgence selon le cadre imposé. Néanmoins, il a admis avoir effectué de véritables injections dans son cabinet médical.
Durant le procès, le médecin a affirmé avoir d’abord demandé l’autorisation d’un médecin vaccinateur pour lui-même afin d’obtenir un faux pass sanitaire. Il a expliqué qu’il a agi ainsi « pour éviter de tout perdre, notamment sa maison à crédit, son cabinet, son travail et peut-être même sa femme. »
Interrogé sur la raison pour laquelle il distribuait de faux pass sanitaires à des patients de toute l’île, de tous profils, il avait déclaré avoir été pris dans « un engrenage fatal ». Le Dr Lucas a affirmé que certaines personnes étaient prêtes à payer pour obtenir ce sésame sans se faire vacciner, mais qu’il n’avait jamais accepté d’argent. La présidente du tribunal a convenu que cet enrichissement ne ressortait effectivement pas de la procédure.
Quelques mineurs ainsi que des professionnels, comme un steward et le commandant d’une caserne de pompiers, ont bénéficié d’un faux pass. En revanche, le Dr Lucas a refusé de fournir des pass à un couple qui voulait partir en vacances à Tahiti ainsi qu’à un adolescent qui souhaitait continuer à aller au McDonald’s.