Aujourd’hui, avec « le contexte mondial des guerres, des sécheresses », il s’agit, pour les adhérents de l’association, de sécuriser la consommation de l’aliment principal de la cuisine réunionnaise. Et pour y arriver, l’agriculteur de Bérive a dû faire quelques investissements. Jean-Michel Grondin a posé des filets mais aussi des diffuseurs de cris pour effaroucher les oiseaux. Cardinal et Bélier, en premier lieu, constituent des ravageurs de la culture du riz au même titre que les nuisibles rats et souris. « Un bon tapis de sol pour éviter le désherbage » n’est pas à négliger, précise également l’agriculteur aux 35 ans d’expérience.
Sans pesticide ni engrais, sur sa parcelle de 400 m2 où auparavant il cultivait des fleurs, le riz planté le 15 décembre dernier a donné ses premiers épis le 15 février dernier et aujourd’hui est bon à être récolté. De cette parcelle test, l’agriculteur espère produire 300g au m2. A terme, il souhaiterait produire, en complément de ses autres plantations, du riz sur un hectare. Plus on monte en altitude, plus le cycle du riz étant long, Jean-Michel Grondin peut espérer à son niveau produire plusieurs cycles de riz.
Le soutien des pouvoirs publics et des consommateurs
Celui qui est également vice-président de la MFR (Maison Familiale Rurale ) de Saint-Pierre a invité une quinzaine d’élèves à participer à sa première récolte. Couper les plants à la base, les battre ici sur une échelle pour faire tomber les grains qui devront ensuite être séchés pour être consommés. Une décortiqueuse a été commandée et bientôt livrée, s’en réjouit Jean-Michel Grondin.
« La culture du riz est plutôt simple », affirme l’agriculteur. Pour autant, pour pouvoir développer la culture du riz péi et lancer une filière, il faut un accompagnement, précise-t-il. Si le soutien technique de l’association et de la Chambre verte est déjà au rendez-vous, Jean-Michel Grondin compte davantage sur la présence des pouvoirs publics. Vendu à 2 ou 3 euros le kilo de riz péi, sa production est tout à fait « possible et rentable mais faut investir », estime Jean-Michel Grondin. Un riz de qualité, savoureux et produit dans de bonnes conditions a un coût. Pour un autre agriculteur venu découvrir la culture locale du riz, « le consommateur a également un rôle à jouer », rappelle-t-il.