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Culture du riz péi : Les débuts prometteurs de Jean-Michel Grondin dans le sud

L’agriculteur s’est lancé en décembre dernier dans la plantation de riz. Sa parcelle test de 400 m2, située à Bérive au Tampon, a dépassé ses espérances. Le riz long et doré sur les lourds épis est désormais prêt à être récolté. L’occasion pour Jean-Michel Grondin, adhérent de l’association Riziculteurs Péi 974, de réaffirmer qu’une culture locale du riz est non seulement faisable mais rentable en complément d’autres cultures.

Ecrit par 376508 – le mardi 28 mars 2023 à 17H22

Comme son père , Jean-Michel Grondin a planté des semences du Dourado précoce, cette variété pluviale de riz introduite à La Réunion dans les années 70-80 et que l’on sème directement dans la terre. Une variété dite pluviale qui avait fait ses preuves, confirme Jean-Roland Turpin, président de l’association Riziculteurs Péi 974. « La culture à ce moment-là avait pris de l’ampleur. Nous avions une production de 40 tonnes rien que sur l’Ouest mais nous avons été court-circuités. Le prix du riz a baissé et ça ne valait plus le coup de planter du riz pour les agriculteurs ». 

Aujourd’hui, avec « le contexte mondial des guerres, des sécheresses », il s’agit, pour les adhérents de l’association, de sécuriser la consommation de l’aliment principal de la cuisine réunionnaise.  Et pour y arriver, l’agriculteur de Bérive a dû faire quelques investissements. Jean-Michel Grondin a posé des filets mais aussi des diffuseurs de cris pour effaroucher les oiseaux. Cardinal et Bélier, en premier lieu, constituent des ravageurs de la culture du riz au même titre que les nuisibles rats et souris. « Un bon tapis de sol pour éviter le désherbage » n’est pas à négliger, précise également l’agriculteur aux 35 ans d’expérience. 

Sans pesticide ni engrais, sur sa parcelle de 400 m2 où auparavant il cultivait des fleurs, le riz planté le 15 décembre dernier a donné ses premiers épis le 15 février dernier et aujourd’hui est bon à être récolté. De cette parcelle test, l’agriculteur espère produire 300g au m2. A terme, il souhaiterait produire, en complément de ses autres plantations, du riz sur un hectare. Plus on monte en altitude, plus le cycle du riz étant long, Jean-Michel Grondin peut espérer à son niveau produire plusieurs cycles de riz. 

Le soutien des pouvoirs publics et des consommateurs

Celui qui est également vice-président de la MFR (Maison Familiale Rurale ) de Saint-Pierre a invité une quinzaine d’élèves à participer à sa première récolte. Couper les plants à la base, les battre ici sur une échelle pour faire tomber les grains qui devront ensuite être séchés pour être consommés. Une décortiqueuse a été commandée et bientôt livrée, s’en réjouit Jean-Michel Grondin. 

« La culture du riz est plutôt simple », affirme l’agriculteur. Pour autant, pour pouvoir développer la culture du riz péi et lancer une filière, il faut un accompagnement, précise-t-il. Si le soutien technique de l’association et de la Chambre verte est déjà au rendez-vous, Jean-Michel Grondin compte davantage sur la présence des pouvoirs publics. Vendu à 2 ou 3 euros le kilo de riz péi, sa production est tout à fait « possible et rentable mais faut investir », estime Jean-Michel Grondin. Un riz de qualité, savoureux et produit dans de bonnes conditions a un coût. Pour un autre agriculteur venu découvrir la culture locale du riz, « le consommateur a également un rôle à jouer », rappelle-t-il.

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