Quelques 200.000 personnes ont défilé hier dans les rues des principales villes du Brésil alors que le pays fait face à une vague croissante de mécontentement concernant notamment le coût du Mondial de football, qui aura lieu en 2014 au Brésil. Ce sont les manifestations les plus importantes depuis celles dirigées en 1992 contre la corruption du gouvernement de l’ex-président, Fernando Collor de Melo.
Après des années de vigoureux développement économique et social, le Brésil traverse actuellement une passe délicate marquée par une croissance en berne et une poussée de l’inflation notamment sur le prix des denrées alimentaires.
Les manifestants pointent particulièrement l’augmentation des tarifs des transports publics et les dépenses somptuaires engagées pour préparer le Mondial-2014 de football (environ 11,3 milliards d’euros).
La manifestation de Rio, la plus importante du pays, a réuni 100.000 personnes, d’abord pacifiquement, avant de dégénérer dans la violence à la nuit tombée.
Un groupe de quelques dizaines de manifestants a pris d’assaut le parlement de l’Etat de Rio. Les policiers anti-émeutes les ont finalement dispersés dans la nuit. Dans les échauffourées, 20 policiers et sept manifestants ont été blessés, dont deux par armes à feu. Mais on ignore par qui ces balles ont été tirées.
« Nous ne permettrons pas que des manifestations perturbent les événements que nous nous sommes engagés à réaliser », avait averti quelques heures plus tôt le ministre des Sports, Aldo Rebelo. Dans une apparente volonté d’apaisement, la présidente Dilma Rousseff a rectifié le tir quelques heures plus tard, affirmant que « les manifestations pacifiques sont légitimes et propres à la démocratie ». « C’est le propre de la jeunesse de manifester », a-t-elle ajouté dans un communiqué.