Les gaz d’échappement des moteurs diesel sont à l’origine de cas de cancer, notamment des poumons et de la vessie, ont déclaré mardi des experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette décision vient noircir l’industrie automobile déjà en crise.
A l’issue d’une réunion d’une semaine, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), créé en 1965 par l’OMS, a décidé de classer les émanations des moteurs diesel dans le groupe 1 des substances cancérogènes, et non plus dans le groupe 2A (substances probablement cancérogènes).
Dans un communiqué le CIRC précise: « Le groupe de travail a découvert que ces gaz d’échappement de diesel sont une cause de cancers du poumon et a également remarqué qu’ils étaient associés à un risque accru de cancer de la vessie ».
Les experts ont donc pris leur décision à l’unanimité et se sont appuyés sur des preuves scientifiques « convaincantes ». Par ailleurs ils recommandent aux populations de réduire autant que possible leur exposition à ces gaz d’échappement.
Christopher Portier, directeur du CIRC, a déclaré: « Etant donné l’impact des particules émises par le diesel, l’exposition à ce mélange de produits chimiques doit être limitée à travers le monde ».
Allen Schaeffer, directeur général du Diesel Technology Forum, basé à Washington, a réagi par le biais d’un communiqué pour rassurer les consommateurs et citoyens en soulignant que les fabricants de moteurs diesel, les équipementiers, les raffineurs et les fabricants de technologies de contrôle des émissions avaient investi des milliards de dollars dans la recherche sur les technologies et les stratégies de réduction des émissions: « Les véhicules diesel de nouvelle technologie, qui utilisent des carburants à très faible teneur en soufre, des moteurs dotés de la technologie la plus performante et de systèmes de contrôle des émissions sont proches de l’émission zéro en oxydes d’azote, en hydrocarbures et en particules ».
Tandis qu’une porte-parole de l’Association des constructeurs européens d’automobiles s’est déclarée surprise par l’annonce, ajoutant que l’industrie automobile devrait « étudier les données de l’enquête dans le moindre détail. »
Les véhicules diesel consommant moins de carburant sont particulièrement prisés en Europe de l’Ouest (Allemagne, Autriche, Belgique, France, Liechtenstein, Luxembourg, Monaco, Pays-Bas, Suisse) où des avantages fiscaux ont encouragé les progrès technologiques et favorisé un bond de la demande.
