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Pierrot Dupuy – Les questions qui se posent après le drame de Montgaillard

L'heure est au recueillement à la suite du terrible drame survenu cette nuit à Montgaillard, à Saint-Denis, qui a fait pour l'heure 5 morts, une vingtaine de blessés dont deux très graves et environ 200 sinistrés qui ont dû être hébergés dans un gymnase. Mais après les pleurs viendront les interrogations et les demandes d'explications. Et peut-être les mises en cause.

Ecrit par – le lundi 13 décembre 2021 à 16H56

Les braises ne sont pas encore toutes éteintes que déjà de nombreuses questions se posent.

Tout d’abord comment ne pas être indigné d’apprendre que cet incendie pourrait être d’origine criminelle ? Trois personnes, dont deux mineurs, ont été interpellées et les témoignages recueillis sur place auprès d’habitants de l’immeuble ou de voisins font état de trois départs de feu. Attendons la fin de l’enquête avant de porter un jugement. Mais si ces informations venaient à se vérifier, on est en droit de se demander ce qui peut passer par la tête de certains jeunes…

D’autant que plusieurs témoignages font la relation avec les dépeçages et les actes de barbarie perpétrés sur des chiens à proximité, dans la ravine…

Il faudra également enquêter sur les accusations portées par une femme présente sur les lieux ce matin, sur une arrivée tardive des pompiers.

Tout comme on peut également s’interroger, comme l’a d’ailleurs fait la présidente de Région Huguette Bello, sur le fait que les coursives étaient en bois et en structure métallique. On sait que les promoteurs immobiliers doivent respecter un certain nombre de règles, et en particulier la RTAA DOM (Réglementation thermique, acoustique et aération DOM) qui prévoit que les appartements doivent être traversants pour permettre à l’air de circuler, et donc de faire baisser la température à l’intérieur et éviter ainsi un recours excessif à la climatisation. Sauf que cette circulation d’air se transforme en autoroute pour les flammes en cas d’incendie…

Comment ne pas s’étonner également sur la présence aussi importante de bois dans la construction de cet immeuble ? L’incendie se serait-il propagé aussi rapidement si d’autres matériaux plus résistants au feu avaient été choisis par l’architecte et le bailleur social, en l’occurrence la SIDR, au moment de la construction ?

Pourquoi ces matériaux ont-ils été privilégiés ? Est-ce parce qu’ils coûtaient moins cher ? Est-ce pour faire des économies, pour rentrer dans les enveloppes très restreintes définies par l’Etat pour la construction de logements sociaux ?

Quelle est la part de responsabilité de la mairie qui a accordé les permis de construire ?

Quelle part de responsabilité également de la SIDR en tant que gestionnaire de l’immeuble cette fois, mais également du CCAS de la mairie ? De nombreux voisins n’ont pas hésité à parler de « coupe-gorge » pour évoquer ce bâtiment. Tout l’accompagnement social a-t-il été correctement effectué pour prendre en charge les cas « difficiles » ?

Il faut malheureusement parfois des drames pour que nos responsables prennent la mesure des problèmes. Je préfère être à ma place ce soir qu’à celle de certains…

 

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