Il lui met du piment sur les mains, le pied, le sexe et les fesses
Tout dérape le 13 mai dernier. Il reproche à sa compagne une sortie en boite de nuit. Il l’attrape alors par les cheveux, la tire, la projette au sol puis l’attache avec un fil de fer sur le sol de la cuisine, juste pour avoir son code de téléphone. Pour obtenir ce qu’il veut, il lui met du piment sur les mains, le pied, le sexe et les fesses et attend 1h30, « pour que ça fasse effet« . Le soir du 13, il remet ça. Il l’humilie une nouvelle fois en l’attachant sous le lit de ses enfants. La pauvre femme a les mains ligotées dans le dos et les pieds entravées pour mieux la soumettre. Il la laisse toute la nuit dans cette position.
La pauvre victime est tellement apeurée par les représailles qu’elle n’ose pas dénoncer son bourreau. Après une période d’accalmie, sa jalousie fait à nouveau fureur le 26 mai. Cette fois, il lui met un couteau sous la gorge, menaçant de la tuer. Ça se calme à nouveau mais quatre jours plus tard, le 31 mai, il répète un câble dans la nuit, la réveille et la roue de coups à 4 heures du matin. Quelques jours plus tard, le 3 juin, il prend un câble d’antenne pour la frapper. La jeune femme, qui est terrorisée, parvient à s’enfuir chez sa mère à Saint-Louis. Qu’à cela ne tienne, il la poursuit.
« J’ai agi par jalousie, je voulais lui faire peur«
Alors qu’il n’a pas de permis, il descend dans le sud, force l’entrée du portail et commet une nouvelle scène de violences. Cette fois, une plainte est déposée, le trentenaire finit en garde à vue. Face à ses juges ce mercredi, sa voix est posée et calme. « J’ai pété un câble, » répète le prévenu qui n’explique pas son passage à l’acte. « J’ai agi par jalousie, je voulais lui faire peur » est en substance sa seule explication. La présidente le questionne sur la répétition des faits, sa volonté d’humilier sa compagne en la « ligotant comme un cochon » sans compter les violences. « J’ai pété un câble« , redit-il encore.
« C’est inhumain ! «
S’il n’a pas de casier judiciaire, ça n’émeut pas le parquet pour autant : « Il entrave et attache sa compagne pour mieux la soumettre. C’est inhumain ! Pourquoi ? Juste pour accéder à son code de téléphone. Le certificat médical est long et lourd à lire, il s’étend sur une page. La seule surprise aujourd’hui, c’est qu’il n’a pas de casier judiciaire, il n’y a pas eu de signe avant-coureur. Les faits se produisent sur une longue période, sont d’une gravité absolue, sans explication. La victime est terrorisée, je demande une peine exemplaire« , fustige le procureur qui requiert 3 ans de prison dont 1 an de sursis probatoire, un bracelet anti-rapprochement et un mandat de dépôt.
« Il faut rester sur les éléments de ce dossier »
« C’est un dossier atypique et il n’est pas question de minimiser les faits« , répond la défense. « Sa jalousie a pris le dessus mais ça fait un moment que ça n’allait plus dans le couple. Il n’a pas de casier et on demande une peine exemplaire, mais ou est l’individualisation de la peine ? Il faut rester sur les éléments de ce dossier. Le prévenu précédent a pris 2 ans de prison pour des violences avec 19 mentions au casier, ou est la cohérence ? Je vous demande de la cohérence dans votre décision« , plaide la robe noire.
Reconnu coupable, le prévenu est condamné à la peine de 2 ans de prison dont 1 an de sursis probatoire, assortie d’un mandat de dépôt. Il lui est fait interdiction de contact et de paraitre au domicile de la victime et il devra suivre un stage sur les violences conjugales. Le tribunal indique avoir sanctionné la gravité et la répétition des faits.